La ville de Boni dans le centre du Mali est sous blocus de terroristes et le trafic sur un axe routier majeur de la région est largement interrompu, selon l’ONU.
« Depuis le 25 mai 2022, des groupes armés extrémistes empêchent la circulation des personnes et des biens dans cette zone, notamment sur la route nationale -RN16- », ainsi que le travail dans les champs, indique un communiqué de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA).
La MINUSMA a souligné sa vive préoccupation devant les effets de ce qu’elle appelle un « siège », comme les difficultés d’approvisionnement en vivres et le départ des agents de santé et des villageois.
Boni, chef-lieu de commune de quelques 29.000 habitants selon un recensement de 2009, est posée aux abords de la RN16 qui relie Mopti (Centre) à Gao (Nord). Habituellement des dizaines de bus, camions et autres véhicules empruntent quotidiennement cette route stratégique pour la région, largement rurale et prise depuis 2015 dans un tourbillon de violences. La RN16 est l’une des routes les plus dangereuses du Mali.
Le centre du Mali est l’un des principaux foyers des violences sahéliennes. Les groupes jihadistes y attaquent les positions militaires isolées et les représentations de l’Etat et posent des mines artisanales en amont des convois de l’armée malienne ou de la MINUSMA.
Ils s’en prennent aux populations qu’ils soupçonnent de collaborer avec les militaires. Cherchant à imposer leur vision du monde, ils punissent ceux qui refusent d’y adhérer.
L’armée malienne, qui dispose de bases dans plusieurs localités sur la RN16, a intensifié ses opérations antijihadistes depuis quelques mois en s’appuyant sur ceux qu’elle présente comme des instructeurs russes.