Le Mali prépare sa bataille contre le terrorisme. Le ministre malien de la Défense, Sadio Camara, a réceptionné, mardi 14 février dernier, un nouveau lot de drones de fabrication turque de type TB2. La cérémonie diffusée par la télévision publique l’ORTM, s’est déroulée à Gao, dans le nord du pays. Elle fait suite à la réception d’un premier lot de drones à Sévaré, dans le centre du Mali, il y a juste deux mois.
« Nous avons donné des drones à Sévaré et aujourd’hui, c’est Gao. Et dans un futur proche, ce sera d’autres régions ou la capitale », a indiqué Sadio Camara à l’ORTM.
« Nous sommes conscients de quelques difficultés qui sont au niveau de la Région de Gao et nous avons pris bonne note », a-t-il ajouté, se réjouissant, toutefois, de l’excellent moral des soldats.
En effet, à Gao, la poussée récente de l’Etat islamique a entraîné une recrudescence des violences avec les groupes armés loyalistes. L’armée malienne est aussi attaquée.
Plusieurs dotations d’armes de la Russie
Le Mali a reçu dernièrement plusieurs lots d’armement, venant notamment de la Russie. Le 30 septembre 2021, le colonel Sadio Camara avait réceptionné quatre hélicoptères neufs fournis par Moscou de type Mi-171, des armes et des munitions. Le 31 décembre 2021, la Russie avait également fourni au Mali, quatre hélicoptères de type MI-171, des armes de guerre et des munitions.
En août 2022, ce sont une douzaine d’avions de chasse de type L-39 et Su-25, d’hélicoptères de manœuvre de type Mi-8, un avion de transport tactique de type Airbus Casa 295, et d’autres armes de guerre, ainsi que de munitions que la Russie livrait au Mali.
Avant cela, le 31 mars 2022, le Mali avait réceptionné deux hélicoptères de fabrication russe de type MI-35P, des radars, des armes de guerre, des munitions et des matériels roulants.
Dernièrement, le jeudi 19 janvier 2023, le Mali recevait huit avions et de deux hélicoptères de la Russie. Il s’agit de Soukhoï Su-25, un avion d’attaque au sol et de soutien rapproché, et d’Albatros L-39, un appareil destiné à l’entraînement, mais souvent employé comme avion d’attaque. Il y avait aussi des Mi-8, hélicoptère polyvalent, servant au transport de troupes et de matériel.
La sortie va-en-guerre d’un haut responsable du CNT
Il y a quelques jours, alors que les ex-rebelles indépendantistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) venaient de fusionner, à Kidal, en une seule et même entité politico-militaire, un haut responsable du Conseil national de la transition malienne, Amadou Albert Maïga, avait diffusé une vidéo polémique dans laquelle il annonçait la guerre entre les forces maliennes et les groupes armés signataires de cet accord.
«Nous avons aujourd’hui une armée équipée et puissante qui peut frapper à la vitesse de la lumière », disait M. Maïga, premier secrétaire parlementaire du Conseil national de transition dans sa vidéo enregistrée en bambara et en français. Affirmant que « la guerre est inévitable », le responsable du CNT malien déclarait : « Nous allons faire cette guerre pour libérer notre pays du joug du colonialisme, du terrorisme et de la rébellion ».
Réagissant à cette sortie polémique, le ministère de la Défense, Sadio Camara avait juste déclaré que « l’armée malienne s’équipe pour lutter contre les groupes armés terroristes ».