Quelques jours seulement après que les ex-rebelles indépendantistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont fusionné, mercredi dernier, à Kidal, en une seule et même entité politico-militaire, un haut responsable du Conseil national de transition malienne, Amadou Albert Maïga, a diffusé, ce week-end, une vidéo polémique dans laquelle il annonce la guerre entre les forces maliennes et les groupes armés signataires de cet accord.
Dans cette vidéo enregistrée en français et en bambara, Amadou Albert Maïga, premier secrétaire parlementaire du Conseil national de transition, s’en prend à la fois à la France, aux groupes armés signataires de l’accord de paix et aux groupes djihadistes.
« La tête du serpent est à Kidal », « la guerre est inévitable», « nous allons marcher, s’il le faut, sur ces groupes armés rebelles », sont, entres autres, les propos très belliqueux prononcés par Amadou Albert Maïga, qui ajoute, «nous avons aujourd’hui une armée équipée et puissante qui peut frapper à la vitesse de la lumière ».
Enfin, conclut-il : «Nous allons faire cette guerre pour libérer notre pays du joug du colonialisme, du terrorisme et de la rébellion ».
De son côté, la CMA a « condamné » des «déclarations va-t-en-guerre » et « pris la communauté internationale à témoin ».
« Nous les prenons au sérieux, car cela fait apparemment suite à une rencontre avec le président » de transition, le colonel Assimi Goïta, a, en effet, expliqué Mohamed El Maouloud Ramadane, l’un des porte-parole de la CMA.
Amadou Albert Maïga a, en effet, également publié sur sa page Facebook une photo de lui en compagnie du colonel Assimi Goïta, sur laquelle il est habillé de la même manière que sur la vidéo.
Pour l’heure, les autorités maliennes ne se sont pas prononcées sur cette sortie polémique. Le ministère de la Défense a juste déclaré, sur RFI, que « l’armée malienne s’équipe pour lutter contre les groupes armés terroristes » et que « l’accord de paix détermine le rapport entre les groupes armés signataires et le gouvernement ».
Le Mali et les groupes armés signataires sont en conflit depuis des mois et l’application de l’accord de paix est au point mort. En 2012, l’armée malienne avait essuyé un cinglant revers à Kidal.