Toutes les investigations sérieuses convergent : le 27 mars dernier, plusieurs centaines de personnes ont été tuées ,par les militaires maliens et leurs partenaires mercenaires russes de Wagner.

Depuis Goita et ses soldats cherchent à dissimuler ce massacre barbare, dans une localité du centre du pays où les populations  vaquaient à leurs occupations quotidiennes. En vain ,car les langues se délient et les témoignages sont accablants.

Goita a voulu frapper un coup spectaculaire dans cette zone où règnent les djihadistes ,en l’absence de l’Etat, depuis de longs mois.

Le coup a foiré parce qu’il s’est traduit  par la mort de plusieurs centaines de civils, et certainement qu’il y avait, parmi eux des terroristes.

Mais, pour identifier les uns et les autres, de manière crédible, il faut une enquête indépendante. Ce que la junte  refuse, pour ne pas se trouver sur le banc des accusés ,avec des preuves accablantes contre ses hommes.

Goita est coutumier des faits : il n’accepte jamais la transparence, comme il l’a fait récemment concernant  la mort provoquée de l’ancien Premier ministre, Boubèye Maiga.

La junte l’a maintenu en détention et s’est opposée à son transfert à l’étranger, sans donner aucune raison valable.

Maintenant que ses partisans ,sa famille et tous ceux qui veulent que les conditions de son décès soient tirées au clair, exigent une enquête indépendante, la junte a opposé son véto. Et poussé à ce qu’il soit enterré.

Pour la tuerie de Moura, c’est le même scénario que Goita veut imposer.

Il n’ignore pas, cependant que l’affaire commence à faire beaucoup de bruit à l’étranger et que la presse internationale et les ONG de renom, comme Human Rights Watch ont des moyens d’investiguer,  que l’Etat malien le veuille ou non.

Cet Etat ne contrôle pas plus d’un tiers du territoire ,avec l’appui ou non des mercenaires russes.

La tuerie de MOURA est une barbarie qui doit être considérée comme un acte d’accusation contre la junte malienne, par la communauté internationale.

La CPI ( Cour pénale internationale), doit s’auto-saisir et son nouveau patron, Karim  Khan l’envisage sérieusement.

Le Mali ne saurait être un immense « huis-clos », où une junte assoiffée de pouvoir s’autorise toutes les dérives.

Plus le temps passe, plus la junte se radicalise  pour terroriser les populations ,en empêchant toute expression citoyenne libre.

Le Mali est en train de sombrer dans une dictature militaire.

La junte fait tout pour éviter de répondre à l’impératif de fixer la durée de la transition.

Gagner du temps ,coûte que coûte , tel est son objectif.

La CEDEAO doit encore renforcer ses sanctions et rester ferme dans ses positions.

Les putschs sont à rejeter, pour que vive la démocratie !