Pour aider à la restauration de la sécurité au Nord et dans le centre du Mali, l’ONU a voté une résolution pour instituer un « régime général de sanctions contre ceux qui font obstacle à la mise en œuvre de l’accord de paix signé en 2015 entre le gouvernement et les groupes armés regroupés au niveau de la Plateforme ». L’ONU a pris cette décision à la demande du Mali avec le soutien appuyé de la France.

Va-t-elle avoir l’effet escompté ? Il est permis d’en douter car l’action nocive des groupes terroristes comme AQMI, AL MOURABITOUNE, ANDAR DINE et MUJAO-qui sont déjà ciblés par des sanctions onusiennes-ne respecte rien ni personne. Si de simples résolutions pouvaient l’arrêter ; cela se saurait. Les terroristes sont des criminels sans foi ni loi.

Peut-être que les autorités maliennes ciblent des commanditaires et autres notables touaregues déjà identifiés qui pourraient pâtir de sanctions visant leurs possibilités de déplacement et leurs avoirs financiers. De ce point de vue, les sanctions sont utiles mais leur portée sera limitée.

Le Mali a atteint un niveau de perturbation sociale telle qu’un retour au statu quo ante semble peu probable. Il faut réinventer la démocratie malienne avec une décentralisation politique négociée et acceptée par l’immense majorité de la population. Il faut aussi combattre efficacement la corruption qui gangrène le pays et le manque d’autorité qui favorise toutes les dérives.

Malheureusement le moment n’est pas favorable du fait que l’élection présidentielle prévue dans moins d’un an mobilise toutes les énergies. Le président en place et ses partisans ont un seul objectif : remporter les élections et garder le pouvoir. Les autres politiciens membres de l’opposition ont exactement la même ambition.

La question sécuritaire qui est fondamentale ne peut être traitée comme il se doit dans ce climat électoraliste marqué par la démagogie et l’opportunisme. Malgré les attaques répétées contre des casques bleus mais aussi des civils et ce jusque dans la capitale Bamako, la classe politique n’est intéressée que par la conquête du pouvoir-ou ce qu’il en reste-et l’accès aux postes.

Ce ne sont donc pas des sanctions seules qui vont sauver le pays. Les opérations Serval d’abord et maintenant Barkhane ont assuré la survie de l’Etat. Mais le Mali reste dans une situation très précaire.