Un rapport de l’ONU pointe l’implication de groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger.

L’Organisation des Nations unies devrait rendre public un rapport sur l’implication de groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger dans des attaques dirigées contre les forces armées et de sécurité maliennes et dans la criminalité organisée.

Un groupe d’experts indépendants de l’ONU aurait réalisé un rapport accablant sur la situation sécuritaire au Mali. Noms à l’appui, le rapport affirme que des membres de groupes armés, partie prenante dans l’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015, seraient impliqués dans des attaques terroristes, notamment dirigées contre les forces de sécurité malienne.

L’accord de paix d’Alger avait été signé en 2015 par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), la Plateforme (groupes armés progouvernementaux) et l’État malien dans le but de mettre fin au conflit dans le nord du Mali.

Selon le quotidien français Le Monde, qui dit détenir une copie du rapport en exclusivité, le document révèlerait la participation d’Alkassoum Ag Abdoulaye, le chef d’état-major de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), dans la double attaque terroriste qui a visé le camp militaire de Soumpi, dans la région de Tombouctou, les 24 octobre 2017 et 27 janvier 2018.

Près de dix-neuf militaires avaient été tués lors de ces deux attaques revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Or la CPA fait partie des groupes dits « coopératifs », qui gravitent autour de l’accord de paix d’Alger.

Autres révélations de ce rapport : des membres des groupes armés signataires de l’accord d’Alger seraient impliqués dans des trafics de migrants, des trafics de drogues, ou encore du recrutement d’enfants.

Le rapport devrait être transmis sous peu au Conseil de sécurité de l’ONU, écrit Le Monde. « Le but étant de prendre appui sur ce document afin de proposer que des sanctions soient prises contre ces acteurs », poursuit une source cité par le journal.