Dans un communiqué publié le 30 septembre 2024, la société Barrick Gold Corporation et le Gouvernement de la République du Mali avaient convenu « de trouver une résolution globale aux réclamations et litiges existants entre le Gouvernement et les sociétés minières Loulo et Gounkoto du groupe Barrick. Les détails de l’accord, fondés essentiellement sur les propositions initiales de Barrick, seront rendus publics une fois les termes du règlement amiable finalisés ».
Ainsi, « le Président et Directeur Général de Barrick, Mark Bristow, a déclaré que la relation mutuellement bénéfique de la société avec les Gouvernements maliens perdure depuis 30 ans, malgré des divergences occasionnelles avec les régimes successifs qui ont toutes été résolues à l’amiable », a indiqué le texte de Barrick Gold.
« Les négociations actuelles se sont avérées difficiles, mais nous sommes encouragés par la reconnaissance du Gouvernement de l’importance de garantir la viabilité à long terme du complexe Loulo-Gounkoto en tant que contributeur de premier plan à l’économie malienne. Nous avons hâte de travailler avec le Gouvernement pour normaliser notre partenariat de longue date », a-t-il ajouté.
Ce 23 octobre 2024, le Ministère des Mines du Mali et le groupe Barrick ont publié un communiqué conjoint pour évaluer la situation du secteur minier.
« Ces efforts ont conduit à l’élaboration d’un nouveau Code minier et d’une loi sur le contenu local. À la suite de l’audit commandité par le Ministère de l’Économie et des Finances, une Commission de négociation et de renégociation a été mise en place pour discuter avec les sociétés minières dans l’optique de parvenir à un partage plus équitable de la rente minière », dit le communiqué conjoint.
« Au cours de ce processus, plusieurs manquements préjudiciables à l’exploitation minière et à l’économie nationale ont été identifiés. Pour y remédier, l’État a opté pour un règlement amiable global et définitif et une revue des modalités d’exploitation des ressources minérales pour le bien des parties prenantes », poursuit le texte.
Le communiqué conjoint a ajouté qu’« après huit mois de négociation, des accords ont été conclus avec plusieurs sociétés dont le groupe Barrick Gold, qui a pris des engagements dans le cadre d’un accord transactionnel, comme en témoigne son communiqué diffusé le 30 septembre 2024 ».
Par ailleurs, le Ministre de l’Économie et des Finances et le Ministre des Mines informent l’opinion publique nationale et internationale que « le groupe Barrick Gold n’a pas honoré les engagements auxquels il avait souscrit dans l’accord conclu et dont la mise en œuvre a commencé le 04 octobre 2024 », note le communiqué.
« Par ailleurs, compte tenu de la nature des infractions relevées, notamment celles relatives à la responsabilité sociétale et environnementale et à la réglementation des changes, ainsi que des risques sérieux qui pèsent sur la continuité de l’exploitation du groupe au Mali, dont l’un des permis d’exploitation expire au début de l’année 2026, le Gouvernement de la République du Mali a décidé de tirer toutes les conséquences de droit découlant des actes posés par la société Barrick Gold. Le Gouvernement de la République du Mali continue à œuvrer pour une exploitation des ressources minérales qui tienne compte de l’intérêt des populations et des travailleurs », termine le communiqué signé le 23 octobre 2024.
Pour rappel, en septembre 2024, plusieurs employés de Barrick Gold ont été arrêtés au Mali sans aucune explication officielle. La compagnie canadienne, qui exploite la plus grande mine d’or du pays (Loulo-Gounkoto), a annoncé dans la foulée un accord pour mettre fin aux différents litiges avec le Gouvernement. Toutefois, aujourd’hui, le communiqué conjoint semble démontrer un désaccord entre le Gouvernement et l’entreprise Barrick. Il faut dire que le Mali demande 300 milliards FCFA (512 millions $) d’impôts et de dividendes impayés à Barrick, qui exploite le complexe aurifère Loulo-Gounkoto.