Malick Diaw, président du CNT et un des hommes forts des autorités de transition maliennes, a élevé la voix vendredi pour affirmer le soutien officiel à la présence militaire française dans le pays et contrer des expressions hostiles.
Le colonel Malick Diaw, président du Conseil national de transition (CNT) qui vient d’être constitué et fait office d’organe législatif, a publié un communiqué où il relève avec « regret » de récentes déclarations contre la présence française. Ces déclarations émanent selon lui de mouvements auxquels appartiennent des membres du CNT.
Ces déclarations « n’engagent que leurs auteurs », dit-il. Il « tient à réaffirmer le soutien et la disponibilité du CNT à l’endroit de tous les partenaires qui œuvrent au côté du Mali dans la lutte antiterroriste ».
Le CNT comporte quelques opposants notoires à l’engagement militaire français au Mali. Parmi eux, Adama Diarra, est coauteur d’un appel à manifester le 20 janvier à Bamako contre la présence française.
La France, engagée militairement depuis 2013 au Mali, y déploie ainsi qu’au Sahel 5.100 soldats dans la force antiterroriste Barkhane. Cette présence suscite régulièrement des expressions d’animosité sur les réseaux sociaux, dans la bouche de certaines personnalités et lors de manifestations épisodiques à Bamako.
L’émergence de sentiments antifrançais, associée à des pertes françaises et aux revers infligés par les terroristes aux armées nationales, avait poussé le président français Emmanuel Macron à réunir les dirigeants du Sahel en janvier 2020 dans le Sud-Ouest de la France pour resserrer les rangs.
La France répète s’engager au Sahel à la demande de ces dirigeants. Un nouveau sommet est prévu à N’Djamena (Tchad) courant février. Après huit ans d’intervention militaire ininterrompue au Sahel, des voix de plus en plus nombreuses s’interrogent en France sur la pertinence de cet engagement, à l’heure où Paris réfléchit à l’alléger.