Il y aura « des lignes rouges » dans les négociations envisagées par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avec certains groupes terroristes, a assuré mercredi l’ambassadeur du Mali en France au cours d’une audition devant le Sénat français.
Le 10 février, Ibrahim Boubacar Keïta a reconnu pour la première fois l’existence de contacts avec les groupes terroristes, les justifiant par la nécessité d’explorer les voies d’une sortie de crise après huit années de guerre. Il a cependant affirmé attendre encore une réponse à la démarche d’approche entreprise par un de ses représentants.
« On va vers le dialogue, tout simplement pour exploiter toutes les possibilités qui existent », mais « il y aura des lignes rouges: la charia, nous ne marcherons pas, l’intégrité territoriale, nous ne marcherons pas, la situation faite aux femmes, nous ne marcherons pas », a assuré Toumani Djimé Diallo, interrogé à plusieurs reprises sur le sujet par la commission Défense du Sénat.
Et « même si on trouvait une solution d’entente, ceux qui ont du sang sur les mains devront en rendre compte », a-t-il ajouté, au cours de cette audition rassemblant les ambassadeurs des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad).
Si le président malien a entériné la possibilité d’un dialogue avec le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, lié à Al-Qaïda) d’Iyad Ag Ghaly, Ibrahim Boubacar Keïta est resté flou en ce qui concerne l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), récemment désigné par la France comme « ennemi prioritaire ». « Ne rien exclure », a-t-il répondu au sujet de discussions avec Adnane Abou Walid al-Sahraoui, chef de l’EIGS.