Anciennes manifestations à Bamako

Le mouvement social pour la réhabilitation des routes semble se généraliser dans l’ensemble du territoire malien. Après le sud-ouest du Mali, dans la région de Kayes, le mouvement se poursuit dans le nord du pays.

Le mouvement a concerné ainsi le Ménaka, notamment, où les habitants réclament le bitumage de leur route. A Tombouctou également, où, depuis vendredi dernier, un collectif bloque l’accès à l’aéroport, empêchant tous les véhicules, qu’ils soient civils ou militaires de circuler ou de patrouiller dans la ville, rapporte Radio France Internationale (RFI).

A Kayes, les habitants ont remporté fin août une victoire symbolique. Pendant plusieurs jours, ils ont bloqué le principal pont de la ville, interrompant le transit de milliers de camions vers le Sénégal, essentiel pour l’économie du pays, tandis que d’autres manifestants montaient des barrages à l’entrée de Bamako.

Les promesses des autorités n’auront pas suffit à calmer la colère des habitants de Tombouctou. Lundi, devant la presse, le ministre porte-parole Yaya Sangaré assure que le chantier pour relier Tombouctou au centre du Mali reprendrait en décembre. Lancés en 2010, les travaux de la « route du Sahel » ont été suspendus à cause de l’insécurité.

Mais ces annonces gouvernementales n’ont pas permis de lever le blocage de l’aéroport. Les barricades sont toujours tenues par la population. Depuis cinq jours, impossible donc pour tous véhicules des forces françaises Barkhane, de la police des Nations unies ou encore des casques bleus de patrouiller dans la ville, cantonnés dans leur base située derrière l’aéroport.

La grogne sociale a également gagné d’autres villes du nord. Le mouvement Paix à Ménaka réclame le bitumage de la route Ansongo – Ménaka – Andéramboukane. Un tronçon dégradé où les braquages et les accidents sont réguliers. Des appels à mobilisation se poursuivent cette semaine, notamment dans la ville de Gao.

Selon les données officielles, sur les 21.681 km de routes recensés en 2018, seuls 7.156 km étaient goudronnés. Rappelons que ne nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.