Le président IBK

Après l’échec de ma mission de la CEDEAO qui n’a pas réussi à faire accepter son projet de gouvernement d’union nationale aux opposants, ce sont les chefs d’Etat Alassane Ouattara, Macky Sall, Nana Akufo-Addu et Mahamadou Issoufou qui tentent de sauver la situation en se rendant, tous ensemble, dans la capitale malienne le 23 juillet.
Cette mission d’envergure a toutes les chances d’aboutir car les protagonistes ne peuvent pas ne pas être sensibles à cette démarche marquée du sceau de la fraternité et de l’engagement panafricaniste.
En effet elle témoigne d’une claire conscience des leaders de ces pays voisins du Mali de la communauté de destin qui lie leur pays respectif avec celui du président IBK.
Aucun calcul politicien ne guide ces messagers de la paix ,soucieux de réconcilier les acteurs politiques maliens et d’éteindre l’incendie social qui couve dans le pays.
La situation est critique et la date du 23 n’est pas choisie au hasard. Elle coïncide avec le jeudi, veille de la journée du vendredi qui risquerait de rallumer le brasier des violentes contestations politiques.
Trois vendredis ont déjà laissé des traces indélébiles de violence ponctuées par la mort de 11 personne, au moins le vendredi 10 juillet, avec plus de cent blessés.
Ce dernier vendredi, une « pause » a été observée et celui à venir, avec l’échec de la mission de la CEDEAO qui a été actée, il y a bel et bien danger d’une nouvelle éruption volcanique dans le pays.
En se rendant sur place, les chefs d’Etat vont « prolonger la pause » et ramener tout le monde autour de la table de négociations.
Les intérêts politiques bien compris de tous et le poids des traditions africaines que personne n’ose bafouer vont jouer.
Et il est très possible qu’un modus vivendi soit trouvé pour la mise sur pied d’un gouvernement d’union nationale et le règlement du contentieux électoral.
IBK doit lâcher autant de lest que possible pour permettre à ses pairs de « courber » les opposants à l’impératif de privilégier la paix sociale.
Il faut que des engagements fermes soient pris et que personne ne soit humilié.
En somme une « paix des braves » pour enclencher une dynamique de réconciliation authentique car aiguillée par le respect de la volonté populaire.