Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres

L’Emissaire de l’ONU pour le Mali, El-Ghassim Wane, a réclamé jeudi aux autorités maliennes un accès « impératif » à la localité de Moura (Centre), où l’armée malienne est accusée d’un massacre fin mars de plusieurs centaines de civils.

 

La MINUSMA de l’ONU, « a cherché à accéder à la zone et a pu effectuer un survol de reconnaissance le 3 avril », a déclaré l’Emissaire des Nations-Unies au Conseil de sécurité. Mais « l’autorisation de déploiement d’une mission intégrée n’a, jusqu’à présent, pas été autorisée », a déploré l’Emissaire.

« Si l’annonce, hier soir (mercredi), par le procureur du tribunal militaire de Mopti de l’ouverture d’une enquête (…) est une initiative bienvenue, il est impératif que les autorités maliennes apportent la coopération nécessaire à ce que la Minusma ait accès au site des violations alléguées, conformément à son mandat », a souligné El-Ghassim Wane.

La MINUSMA a réitéré jeudi soir dans un communiqué « sa profonde préoccupation face aux allégations de violations graves des droits de l’Homme et du droit international humanitaire à Moura », et a « relevé » l’ouverture d’une enquête par les autorités maliennes.

La Mission de l’ONU mène elle-même une enquête sur les faits survenus du 27 au 31 mars à Moura, localité « extrêmement difficile d’accès », qui compte plusieurs milliers d’habitants.

Depuis le début de l’année, la MINUSMA a ouvert « 17 enquêtes sur des allégations d’attaques aveugles contre des civils, d’arrestations extrajudiciaires, de mauvais traitements, de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires dans le centre du Mali », avait précisé plus tôt El-Ghassim Wane.

L’armée malienne a dit avoir mené une opération de « grande envergure » à Moura. En dehors de 203 « terroristes » tués, 51 autres ont été capturés, a-t-elle affirmé. Dans un rapport, l’ONG Human Rights Watch a fait état de l’exécution sommaire de 300 civils par des soldats maliens associés à des combattants étrangers.