L’ONG Human Rights Watch (HRW), a dénoncé dans un rapport, une « nouvelle vague d’exécutions de civils », ainsi que des pillages par l’armée malienne et les terroristes dans le Centre et le Sud-ouest du Mali.

Le rapport de l’ONG fait état de la mort d’ « au moins 107 civils » depuis le mois de décembre 2021, « pour la plupart exécutés sommairement », dont « des commerçants, des chefs de villages, des responsables religieux et des enfants ».

HRW, qui se fonde sur les témoignages de 49 personnes, dont « des chefs communautaires, des commerçants, des gens du marché, du personnel médical, et des diplomates étrangers », affirme qu’au moins 71 civils ont été tués par des « membres des forces gouvernementales » et 36 par des terroristes.

Ces victimes s’ajoutent, selon l’ONG, aux centaines d’autres civils tués depuis le début des troubles au Mali en 2012. Les violences ont fait plus de 320.000 personnes déplacées, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

En plus des agissements des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation EI, des violences intercommunautaires et des actes crapuleux, l’armée est régulièrement accusée d’exactions.

Le gouvernement de transition, issu de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021, rejette systématiquement les accusations d’exactions visant l’armée malienne.

Parmi les exactions attribuées à des groupes terroristes, HRW cite le massacre en décembre 2021 de 32 personnes qui se trouvaient à bord d’un bus reliant Songho à Bandiagara (Centre).

Parmi les exactions attribuées aux forces de sécurité maliennes, HRW évoque des « pillages et meurtres extrajudiciaires » lors d’opérations militaires.

Le rapport évoque ainsi « l’exécution sommaire de 14 villageois dogons par des militaires de l’armée malienne », le 27 janvier à Tonou (Centre), à la suite de la mort de deux soldats tués par un engin explosif improvisé.