L’imam Mahmoud Dicko, Président sortant du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM).

Le M5 va montrer ses muscles demain (mardi 11) lors d’un ”rassemblement historique  prévu à la place de l’indépendance” à Bamako. Participant à la conférence de presse préparatoire Dicko a réitéré la demande des opposants de faire partir le premier ministre Boubou Cissé.

Il a accusé la France d’avoir pesé pour imposer le maintien du premier ministre à son poste. Il a pris soin de préciser qu’il n’était pas opposé à la France »qui nous doit respect et à qui nous devons respect ».

Si l’accusation de l’imam est fondée en ce qui concerne le maintien de Boubou Cissé, c’est une erreur d’analyse grave de la part de Paris car dans la situation actuelle du Mali, on ne peut pas sauver le soldat IBK et son lieutenant Cissé, tous les deux.

Celui qui doit être sacrifié est le second en toute logique pour qu’un gouvernement d’union nationale crédible soit mis sur pied, avec à sa tête une personnalité consensuelle. Cela paraît une évidence politique.

Maintenant que l’affaire est sur la place publique, il y a risque de dérapage car l’intransigeance des opposants va aller grandissante et l’épreuve de force va cibler Boubou Cissé. Ce dernier n’est pas un homme indispensable à la résolution de la crise et, même il est en train de devenir un boulet pour IBK.

S’il est perçu comme un pion de la France ,cela ne va rien arranger. Toutefois par-delà cette question, il reste celles de fond liées à la démission des 31 députés élus frauduleusement.

De deux choses l’une : ou la nouvelle cour constitutionnelle trouve uns solution pour invalider leur élection et appeler à des élections partielles pour les remplacer ; ou IBK se décide à dissoudre l’Assemblée.

Ou à faire face à un soulèvement populaire de plus en plus fort qu’il pourrait aboutir à des dérives imprévisibles. Demain est déjà un rendez-vous de tous les dangers car l’opposition veut faire une démonstration de force après sa pause Tabaski. Le régime IBK est prévenu.