En détention depuis bientôt deux mois 5 jours exactement, Boubeye Maiga voit sa santé se dégrader dangereusement.

L’homme qui avait subi une opération cardiaque se plaint de douleurs et a déjà perdu 7 kilos.

Il est vrai qu’il bénéficie d’un suivi médical assuré par son médecin personnel.

Mais, vu son état de santé préoccupant, la MINUSMA elle-même, agit en coulisses pour obtenir son évacuation à l’étranger.

D’autres pressions internationales, non spécifiées s’exercent, pour favoriser cet élargissement.

Cela pourrait se faire, très rapidement, comme cela a été le cas pour l’ex-président Ibrahima Boubacar Keita, qui avait été  évacué à Abu Dhabi pour des soins d’urgence. Et qui avait regagné le pays, par la suite.

La junte a intérêt à accélérer le processus pour éviter que la situation n’empire et que la vie de Maiga ne soit  menacée, plus sérieusement.

Personne ne comprendrait une torture supplémentaire, (en plus de l’emprisonnement arbitraire), qui pourrait avoir des conséquences désastreuses.

La CEDEAO, a d’ailleurs enjoint les autorités de la Transition de libérer les prisonniers détenus illégalement et d’arrêter ces coups de force qui ressemblent à des « chantages à la détention », qui ciblent les personnalités susceptibles de faire échec à leur volonté de prolonger la Transition, coûte que coûte.

Boubeye Maiga est une voix lucide, un homme d’Etat respecté qui peut jouer un rôle positif, dans le contexte politique actuel, pour susciter un dialogue indispensable entre tous les acteurs de la société malienne.

Il l’a prouvé à plusieurs reprises et les  militaires de la junte le savent parfaitement.

Il est plus utile dehors que dans les prisons, et pour l’ensemble du peuple malien.

La communauté internationale doit poursuivre ses efforts pour convaincre la junte et la pousser à libérer Boubeye Maiga  qui a un besoin urgent de soins adaptés à sa condition sanitaire.

Il a fallu du temps pour obtenir la libération du Président et du Premier ministre de la Transition, Bah Ndaw et Moctar Ouane.

Il a fallu aussi beaucoup de persévérance, pour que la chasse à l’homme contre l’ex-Premier ministre Boubou Cissé soit stoppée.

La junte sait jusqu’où on peut aller trop loin. Elle est certes audacieuse, mais pas téméraire !