Plus de 130 civils ont été tués dans le centre du Mali lors d’attaques attribuées à des terroristes affiliés à Al-Qaïda. C’est l’un des pires massacres qu’ait connu le pays.
Des élus locaux rapportent des scènes macabres. Des massacres systématiques perpétrés il y a quelques jours par des hommes en armes à Diallassagou et dans deux localités environnantes du cercle de Bankass dans le centre du pays. C’est l’un des principaux foyers de la violence qui ensanglante le Sahel depuis des années.
Le gouvernement a fait état de 132 morts qu’il a imputés à la Katiba Macina du prédicateur peul Amadou Kouffa, affiliée à Al-Qaïda. Sorti lundi 20 juin après-midi du silence alors que les informations alarmantes proliféraient depuis le week-end sur les réseaux sociaux, le gouvernement date les événements de la nuit de samedi à dimanche. D’autres les font remonter à vendredi.
Le chef de la junte au pouvoir depuis août 2020, le colonel Assimi Goïta, a décrété trois jours de deuil national.
Différentes sources indiquent qu’on continue à compter les morts sur place. Nouhoum Togo, président d’un parti ayant son assise à Bankass, principale localité du secteur, parle d’un nombre de victimes encore plus élevé.
Depuis l’apparition en 2015 de la Katiba Macina dans le centre du Mali, la région est livrée aux exactions terroristes, aux agissements des milices proclamées d’autodéfense et aux représailles intercommunautaires. Une grande partie de la zone échappe au contrôle de l’Etat central. Le 23 mars 2019, plus de 160 civils peuls avaient été massacrés dans le village d’Ogossagou.
Le nombre de civils tués dans des attaques attribuées à des groupes extrémistes a quasiment doublé depuis 2020 au Sahel central affirme une coalition d’ONG ouest-africaines.
Un document de l’ONU publié en mars 2022 indiquait que près de 600 civils avaient été tués au Mali en 2021 dans des violences imputées principalement aux groupes jihadistes, mais aussi aux milices d’autodéfense et aux forces armées.