Décidément la Junte n’arrive pas à se plier à la gestion civile de la transition.

Ses membres qui ont dû ravaler leurs ambitions putschistes, cherchent encore à peser de tout leur poids sur le gouvernement dirigé par Moctar Ouane.

Le retournement de situation dont Bamako est le théâtre, en ce moment, à la suite de l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale, le prouve assurément.

Les remplacements des colonels Modibo Koné et Sadio Camara, respectivement par le Général Mamadou Lamine Ballo, au poste de ministre de la Sécurité et de la protection civile et par le Général Souleymane Doucouré, au ministère de la Défense, ont mis le feu aux poudres et conduit à l’arrestation du Président Bah Ndaw et du Premier ministre Moctar Ouane.

Au moment où ces lignes sont écrites, le Président de la transition et le Premier ministre sont détenus à la caserne de Kati.

Mais s’agit-il vraiment d’un nouveau putsch ?

On n’ose pas le croire car la junte sait bien à quoi s’en tenir par rapport à l’attitude de fermeté des chefs d’Etat de la CEDEAO.

Ce qu’ils n’ont pas accepté lors du coup d’Etat contre IBK, ils ne vont pas le faire, cette fois-ci, alors qu’il s’agit d’un simple  jeu de chaises musicales qui concerne les militaires, entre eux.

Parce qu’il serait curieux que le remplacement des colonels par d’autres officiers, certes plus gradés, ne soit pas approuvé pas la hiérarchie de la Junte.

Quel intérêt ont Ouane ou Bah Ndaw à se mêler du choix des militaires représentant la junte dans le gouvernement ?

Ce qui se passe trahit l’existence de tensions fortes au sein de la Junte et de l’Armée malienne dans son ensemble.

Et, c’est ce qui est pathétique dans un pays  miné par l’insécurité, en proie au terrorisme et gangréné par la lèpre de la corruption.

Les militaires maliens comme les civils, se disputent les « postes juteux » et ceux de la Junte semblent pressés par le temps.

Les enjeux sont donc, à la fois de pouvoir et de subsides.

Le certain, est que les membres de la Junte n’osent pas s’en prendre aux autorités civiles de la transition, car ils seraient des parias au Mali et dans le monde entier.

Les actes qu’ils viennent de poser participent donc d’une volonté d’intimidation.

Va-t-elle prospérer ? Wait and see.