Des groupes armés affiliés à l’organisation Etat islamique ont massacré des centaines de villageois depuis le début de l’année dans le Nord-est du Mali de manière apparemment systématique, et les autorités n’en font pas assez pour protéger les civils, alerte Human Rights Watch (HRW).

Des dizaines de milliers de villageois ont été poussés à fuir ailleurs au Mali ou vers le Niger voisin après avoir perdu leur bétail et tous leurs biens dans ces attaques commises depuis mars dans les régions de Ménaka et Gao, dit l’organisation de défense des droits de l’Homme dans un rapport.

Elle souligne que les exactions ont en grande partie visé les Daoussahak, une tribu touarègue. Elle souligne aussi que de vastes pans de territoire sont passés sous la coupe des groupes affiliés à l’organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS).

Les djihadistes « ont mené des attaques terrifiantes et apparemment coordonnées contre des villages, massacrant des civils, pillant des maisons et détruisant des biens », dit HRW.

« Le gouvernement malien devrait faire davantage pour protéger les villageois particulièrement exposés aux risques d’attaques, et leur fournir une plus grande assistance », déclare une responsable de HRW, Jehanne Henry, citée dans un communiqué.

Ces propos contredisent ceux des militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 dans ce pays secoué depuis 2012 par la violence et la propagation djihadiste. Les autorités maliennes se sont détournées depuis un an de l’allié français et de ses partenaires, et tournées vers la Russie. Elles répètent avoir inversé la tendance sécuritaire et avoir mis en débandade les groupes djihadistes.

Hier mercredi, la Sous-secrétaire d’Etat américaine Victoria Nuland, de retour du Sahel, avait déclaré que la sécurité s’était considérablement détériorée au Mali depuis que la junte a fait appel, selon les Etats-Unis et leurs alliés, aux mercenaires de la société russe Wagner en 2021.