Les « Assises nationales de la refondation », que la junte au pouvoir va organiser du 21 au 26 décembre, risquent de ne pas attirer beaucoup de monde.

D’ores et déjà, les partis de l’ex-président IBK et de l’ex-Premier ministre, Moussa Mara, ont annoncé leur refus d’y participer.

Ce sera le cas, de toutes les formations politiques et personnalités de la société civiles qui ne veulent pas cautionner les subterfuges des putschistes qui n’ont qu’un seul but, rester aussi longtemps que possible au pouvoir.

Même s’il faut hypothéquer l’avenir des jeunes générations, introduire les mercenaires dans le pays et laisser  l’insécurité continuer de se répandre comme une peste.

Assimi Goita et son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui ont été épargnés par les sanctions de la CEDEAO, (sans doute pour leur permettre de se déplacer si nécessaire, pour d’éventuelles négociations hors du pays), filent du « mauvais coton politique » et cherchent à engager un bras de fer avec la communauté internationale, dont ils n’ont pas les moyens.

La détermination de la CEDEAO, de la France, de l’Union européenne et de l’ONU, ferme la porte à toute instrumentalisation éventuelle des « Assises nationales », concoctées sur mesure et cousues de fil blanc, pour essayer de légitimer un troisième coup d’Etat.

Ne pas respecter le deadline du mois de février, pour l’organisation des élections présidentielles, c’est s’exposer à des sanctions plus sévères de la part de la CEDEAO, qui a le soutien de l’ensemble de la communauté internationale.

Le stratagème qui consisterait à diaboliser la France a déjà été éventé.

Le Mali doit tresser des lauriers à la France, sans l’intervention de qui, le pays serait conquis par les terroristes.

La restructuration de l’opération Barkhane est une nécessité militaire stratégique, pour être plus efficace dans la défense du Mali et des autres pays de la sous-région, notamment au niveau de la zone des trois frontières.

Cela se comprend, car la France engage des moyens conséquents et doit les rationaliser, pendant cette période économique difficile.

D’autres pays européens, au sein de la force Takuba, apportent un soutien précieux et l’activité diplomatique de l’Hexagone pourrait en convaincre d’autres.

Sans oublier les Américains qui renforcent la surveillance aérienne avec des drones.

L’activisme des putschistes maliens est nocif, car il fragilise l’action des vrais amis du Mali, en suscitant au sein de certaines couches de la population, des sentiments xénophobes désastreux.

Goita est un assoiffé de pouvoir, doublé d’un homme peu courageux, qui veut imposer sa dictature, mais n’ose pas franchir le Rubicon.

Les lois votées par le CNT (Conseil national de la transition) pour amnistier (tous les putschistes), constituent une sorte de garantie, pour ne pas insulter l’avenir.

De peur de se retrouver banni par la communauté internationale, comme son Premier ministre, Choguel Maiga, Goita reste dans le clair-obscur.

Les « Assises nationales » qui devraient le consacrer en « sauveur du peuple à qui il faut accorder une rallonge », sont rejetées par tous les citoyens maliens qui en ont ras le bol des coups d’Etat militaires nombreux, qui ont appauvri le pays et précipité sa descente actuelle aux enfers .

Goita et Maiga vont certainement essayer de donner le change et tenir ce simulacre de « concertations nationales ».

L’important sera de voir jusqu’où ils oseront se projeter pour la durée de la confiscation du pouvoir.

Et quelles seraient les réactions des maliens qui refusent leur diktat.

L’épreuve de force qui est en cours, devrait atteindre son paroxysme dans le courant du mois de décembre. Wait and see.