Les autorités maliennes ont décidé d’inculper les « 49 militaires ivoiriens » arrêtés sur leur sol, depuis un mois.
Ils sont accusés d’être des « mercenaires » et ont été écroués.
Abidjan a toujours affirmé qu’ils étaient en mission pour l’ONU.
La tournure des évènements est surprenante, car le président togolais avait annoncé une mission de bons offices pour trouver une solution diplomatique entre le Mali et la Côte d’Ivoire.
Le rebondissement survenu vendredi semble mettre entre parenthèses la démarche du Président Faure.
Ce dernier a désormais une tâche plus ardue ,avec l’inculpation officielle des 49 militaires et leur mise en détention subséquente.
L’acte posé par la junte malienne met en exergue une volonté d’en découdre avec Abidjan, quitte à envenimer des relations bilatérales déjà très dégradées.
Bamako semble n’avoir toujours pas digéré les lourdes sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA.
En effet ces sanctions ont durablement impacté l’économie malienne qui peine à s’en relever…
La junte a une « dent » contre Ouattara, qui a été un partisan d’une ligne de fermeté rigoureuse contre les putschistes.
Le quiproquo né de l’arrivée surprise des 49 militaires ivoiriens à Bamako, avec les déclarations diverses de certains responsables de la MINUSMA, est une occasion pour la junte, d’avoir un moyen de pression, voire une opportunité de revanche.
Pourtant personne n’a intérêt à attiser le feu entre deux Etats dont les économies sont imbriquées…
Cette crise diplomatico-militaire, est bien une crise de trop dans une région où sévissent des terroristes sanguinaires.
La Côte d’Ivoire et le Mali ayant été ,tous les deux victimes des atrocités de ces hommes qui sont des criminels, des hommes sans foi ni loi.
Travailler en synergie ,serait le bon chemin à prendre, si l’intérêt supérieur des peuples malien et ivoirien était la seule boussole suivie par les deux protagonistes.
Le président togolais qui a accepté de jouer les médiateurs, ne doit pas baisser les bras.
Il devrait comprendre cependant que la junte malienne fait de la surenchère, pour profiter, au maximum, de sa situation (en position de force).
Elle sait bien jusqu’où ne pas aller trop loin.
En vérité les 49 militaires deviennent un enjeu de géopolitique régionale.
La médiation togolaise est la bienvenue, mais n’exclut pas la contribution d’autres bonnes volontés africaines et internationales.
Pour éviter un conflit ouvert entre Abidjan et Bamako.