Le chef de l’opposition malienne, Soumaila Cissé est porté disparu par son parti l’URD depuis hier. Il était en campagne électorale dans sa circonscription de Niafunké, dans la région de Tombouctou. C’est dans l’après-midi que sa délégation a perdu contact avec le siège de son parti à Bamako. Les responsables de l’URD ont demandé l’aide des autorités et de ma MINUSMA pour retrouver leur leader
Cette disparition est inquiétante à trois jours du scrutin qui se tiendra dimanche, malgré l’état d’urgence et le couvre-feu décrétés par le président Ibrahima Boubacar Keita(IBK) pour faire face à l’épidémie du coronavirus et la menace terroriste. Il faut souligner que Soumaila Cissé avait rendu visite à son challenger du parti présidentiel (RPM) dans la circonscription, Mohamed Ag Ahmed qui avait été kidnappé, avant d’être libéré.
La région de Tombouctou située au Nord du Mali est une zone très instable où la menace terroriste est quotidienne, comme à Gao, ou encore Kidal. Pourtant il y avait une sorte de modus vivendi qui a permis le retour de l’armée malienne dans le Nord et l’espoir était permis avec l’annonce d’un dialogue entre IBK et les chefs rebelles. Si Soumaila Cissé n’est pas libéré avant le scrutin, celui-ci aurait comme un goût d’inachevé.
Mais on pourrait même craindre le pire car dans cette partie du pays rien n’est encore garanti, en matière de sécurité. Et, de toutes les façons, le vote de dimanche ne pourra pas être organisé dans l’ensemble des localités du Mali pour cause de risque d’attaque terroriste net/ou de manque de présence des forces de sécurité républicaine.
Au moment où ces lignes sont écrites l’inquiétude grandit au Mali en ce qui concerne le sort de Cissé et de ses compagnons de parti portés disparus.