Après avoir fermé la porte pendant de longues années, le président IBK est allé chercher Amadou Toumani Touré à Dakar où il était en exil. C’est un geste à saluer. Mais est-il aussi noble qu’il semble être ? Rien n’est moins sûr !

IBK est en difficulté : l’insécurité n’a jamais été aussi grande dans le pays plus instable que jamais. Malgré la présence massive de soldats étrangers dont une majorité de français.

Le problème c’est la faiblesse du leadership de IBK qui rappelle celui de ATT, voire celui de Konaré. Là est l’équation qui demeure et que le psychodrame du retour ne résout pas. Permettra-t-il un électrochoc populaire pour renforcer l’unité nationale en mobilisant les citoyens du Nord, du Sud, du centre etc…?

On peut en douter car ATT n’est pas non plus la figure emblématique qu’on essaie d’imposer. Il l’a été lorsqu’il avait fait un coup d’Etat contre Moussa Traoré et avait décidé de laisser le pouvoir aux civils. Mais lorsqu’il a été démocratiquement élu après les deux mandats de Konaré, il a déçu ses compatriotes. La faiblesse de l’armée malienne balayée par les Jihadistes lui est imputable, en partie.

Le psychodrame que constitue son retour pourrait servir aux maliens à reconnaître leur faillite collective et s’engager à remettre leur pays sur les rails de la fierté nationale, du dialogue politique et de la réconciliation. Malheureusement la décision du président IBK est aussi liée à sa volonté de se faire réélire pour un deuxième mandat. Il fait un appel du pied aux électeurs encore fidèles à ATT. Ce choix est-il pertinent ?

On peut aussi en douter car la popularité de ATT n’est pas au zénith, au contraire et s’il s’engage dans le chaudron politique ; il pourrait le regretter rapidement. Mais comment alors pourrait-il aider IBK ? En agissant en coulisses sans chercher la lumière. Depuis 5 ans il est resté silencieux au Sénégal. Il a intérêt à continuer ainsi.

IBK doit se débrouiller tout seul pour trouver un autre discours à proposer à ses compatriotes pour les convaincre de lui donner un deuxième mandat.