Le colonel à la retraite Bah Ndaw désigné comme président de la transition a prêté serment devant la Cour Suprême. Le chef de la junte Assimi Goita l’a imité quelques instants plus tard.

Cette double prestation de serment consacre ,d’une certaine manière ,la mainmise militaire sur la transition. Est-ce que la CEDEAO va, dans ce contexte, lever les sanctions contre le Mali ? Rien n’est moins sûr !

L’indépendance de Bah Ndaw est sujette à caution, même s’il s’est engagé à oeuvrer pour  retour d’un régime dirigé par des personnes élues, représentant le peuple, d’ici 18 mois, durée de la transition.

Parce que ce colonel à la retraite sorti du chapeau des militaires n’inspire pas confiance quant à son autorité à pouvoir agir sans s’en référer à la junte. Il s’y ajoute que le vice)président Assimi Goita lui fait déjà de l’ombre et semble déterminé à le marquer à la culotte.

Cet attelage est-il crédible ? La gestion du pouvoir va édifier tout un chacun.

En attendant le choix du premier ministre pourrait faire la différence si la personnalité adoubée donnait des garanties de compétence, de sérieux et d’indépendance.

Ce serait peut-être trop demander aux militaires.

Mais la CEDEAO qui exigeait la nomination d’un président civil et d’un premier ministre civil  devrait continuer à maintenir la pression en attendant la nomination officielle du chef du gouvernement de transition. Avant de lever les sanctions !

Avec ces militaires assoiffés de pouvoir et conscients de leur propre faiblesse ,la fermeté s’impose. Elle est payante.