Des milliers de maliens se sont rassemblés au monument de l’indépendance (archives)

Le mouvement de contestation au Mali a rejeté un compromis proposé par la médiation ouest-africaine et prévoyant le maintien au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keita dit « IBK », dont il continue de réclamer la démission. 

Menée par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, l’équipe de médiation dépêchée mercredi au Mali par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a de nouveau rencontré vendredi 17 juillet au soir le Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), l’alliance qui défie le pouvoir dans la rue. 

« La délégation du M5-RFP se démarque des propositions de solutions de la Mission de la CEDEAO qui ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées par le M5-RFP et portées par l’écrasante majorité du peuple malien », a signifié le mouvement dans un communiqué. Samedi 18 juillet, Goodluck Jonathan a assuré à la presse que les négociations n’avaient pas échoué et que la médiation poursuivrait son travail. 

Vendredi soir durant la réunion, la médiation de la CEDEAO qui tente d’empêcher que la crise politique au Mali ne s’aggrave encore et d’éviter une nouvelle effusion de sang, a proposé un plan de sortie de crise en plusieurs points, selon le M5-RFP. 

Selon le mouvement, ce plan prévoit expressément le maintien du président Keïta dans ses fonctions, ainsi notamment qu’une recomposition de la Cour constitutionnelle – qui a fait déborder la colère en invalidant une trentaine de résultats des législatives de mars-avril -, un réexamen du contentieux électoral et un gouvernement d’union nationale. 

« Ces propositions ont réduit tout notre combat à des questions électorales », a regretté devant la presse Choguel Maiga, un des dirigeants du M5-RFP, alliance hétérogène de chefs religieux et de personnalités du monde politique et de la société civile. 

Lors de cette réunion, le M5-RFP a « réitéré ses demandes notamment la démission » du chef de l’Etat, mais la CEDEAO a fait savoir que cette exigence était « pour elle une ligne rouge », poursuit le mouvement dans son communiqué.

Selon le M5-RFP, les propositions de la médiation sont identiques à celles déjà formulées par le chef de l’Etat et qu’il a déjà rejetées. Elles « »ne tiennent aucunement compte du contexte socio-politique et des risques majeurs que la gouvernance de Ibrahim Boubacar Keïta fait peser sur l’existence même du Mali en tant que Nation, République et démocratie ».