Les jours du président malien IBK à la tête du pays semblent comptés

Des responsables de l’ONU, ouest-africains et de l’Union africaine ont rencontré à Bamako un influent imam malien, Mahmoud Dicko, l’un des organisateurs d’une importante manifestation ayant réclamé la démission du chef de l’Etat, selon la coalition que codirige le chef religieux.

A l’appel du Rassemblement des forces patriotiques du Mali, coalition regroupant chefs religieux, partis politiques et membres de la société civile, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi à Bamako et demandé la démission d’Ibrahim Boubacar Keita, surnommé “IBK”, élu en 2013 et réélu en 2018.

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Eminente figure religieuse et tenant d’un islam rigoriste, Mahmoud Dicko est un des principaux responsables de cette coalition. Autrefois proche du président Keita, cet imam récemment entré en politique est devenu un critique virulent du pouvoir.

« Une délégation de la communauté internationale a rencontré l’imam Dicko » dimanche, en présence d’un représentant de la coalition, a indiqué celle-ci dans un communiqué relayé par l’AFP, précisant qu’étaient présents des responsables de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union africaine (UA).

« La communauté internationale voulait avoir des informations relatives à notre objectif, et puis jouer à la médiation, bien sûr », selon une source proche de la coalition, citée par l’AFP. Cette réunion « fait partie des rencontres régulières (de la Minusma) dans le cadre des bons offices », a déclaré lundi à l’AFP le porte-parole de la Mission onusienne Olivier Salgado.

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Au lendemain de cette rencontre, la coalition antipouvoir a néanmoins réitéré lundi son appel à la démission du président malien. « Nous sommes pour le dialogue » mais pas sur « un autre sujet que le départ de IBK », a déclaré lundi un responsable du Rassemblement des forces patriotiques du Mali, Issa Kaou N’Djim, lors d’un point de presse.

Samedi, le gouvernement malien avait invité « au respect du cadre institutionnel » et avait « renouvelé son offre de dialogue » à la coalition.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise multiforme, sécuritaire, politique, économique. Les insurrections indépendantistes, puis terroristes, ainsi que les violences intercommunautaires, ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Parties du nord du Mali, les violences se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins.