Les militaires ont pris le pouvoir au Mali avant le céder à un président civil

Les militaires qui ont déposé le président IBK et qui ont lâché le pouvoir face à la fermeté de la CEDEAO, cherchent toujours à garder la main sur le processus de transition qui va durer 18 mois.

Ils se sont adjugés les ministères de « sécurité » et la vice-présidence. Mais leur appétit vorace de pouvoir ne s’arrête pas là comme leur volonté de contrôler le conseil national de transition(CNT) le démontre.

Ils se sont réservés 22 sièges sur les 121 du CNT et imposent leur chef, GOITA ,vice-président de la transition, comme la seule autorité habilitée à « arrêter » la liste définitive de l’institution qui fera office d’ « assemblée nationale ».

C’est un nouveau coup de force auquel de nombreux partis politiques et des associations de la société civile se sont insurgés. La classe politique malienne s’offusque aussi des modalités opaques de désignation des membres de la CNT.

Il y a ainsi un vent de fronde qui se lève au moment où le président de la transition Bah Ndaw entame une tournée de prise de contact dans certains Etats de la sous-région comme le Ghana et le Sénégal où il est attendu ce jour.

Le colonel à la retraite bombardé à la tête du pays devrait convaincre ses hôtes chefs d’Etat qu’il est vraiment en charge de l’autorité suprême au Mali et qu’il n’est donc pas un simple faire-valoir pour la junte. Il devrait aussi  les remercier  pour leur mobilisation qui a évité à son pays le pire.

Même si les défis restent énorme avec une résurgence des combats contre les terroristes, après, curieusement des négociations qui ont permis la libération d’otages occidentaux et celle de l’opposant Soumaila Cissé.

Avec, en échange, entre autre, l’élargissement des prisons maliennes de plusieurs dizaines de terroristes. La situation actuelle est explosive et l’Opération Barkhane fait des annonces sensationnelles  à chaque fois qu’elle arrive à « neutraliser » des terroristes.

Cette « publicité » est-elle toujours nécessaire ? Rien n’est moins sûr ! L’efficacité militaire et politique imposerait le silence  dans la mesure où la « fenêtre des négociations » n’est jamais totalement fermée.

Récemment les autorités de la transition malienne avaient annoncé leur volonté d’engager des discussions avec les terroristes-comme l’avait aussi fait l’ex-président IBK- et le gouvernement français avait bruyamment  fait connaître son opposition.

C’était une maladresse. Le contexte est difficile et la lutte contre les terroristes qui est indispensable devient de plus en plus complexe. Les remous au sein de la transition n’arrangent pas les choses.