Dans un communiqué lu à la télévision, hier dimanche, le porte-parole du gouvernement de la transition malienne a annoncé qu’un délai de 48 heures est donné à Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, le chef de la Division des droits de l’homme au Mali, pour quitter le pays. Les autorités maliennes l’accusent d’avoir mis en avant Aminata Dicko comme représentante de la société civile malienne au Conseil de sécurité de l’ONU, où elle avait fait une intervention critique, il y a huit jours.

Après les expulsions du représentant de la Cédéao, de l’ambassadeur de France et le départ de Barkhane, le Mali a donc demandé au directeur de la Division droits de l’homme de la Minusma de quitter son territoire dans un délai de 48 heures, à compter de l’annonce officielle du porte-parole de la junte malienne, hier, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

De nationalité congolaise, Guillaume Ngefa est à la tête de la Division droits de l’homme et protection de la Minusma depuis sa création en 2013. Une division chargée d’enquêter sur les crimes commis par tous les acteurs présents au Mali. Elle avait notamment documenté les exactions supposées de Barkhane à Bounti en 2022. Elle a vainement demandé l’accès à des sites d’exactions supposés de l’armée, surtout dans le village de Moura.

Guillaume Ngefa était dans le viseur des autorités maliennes depuis un certain temps et avait déjà risqué une première expulsion, il y a six mois.

Pour rappel, Aminata Dicko, vice-présidente de l’observatoire Kisal, n’avait pas hésité à dénoncer la situation sécuritaire du pays et l’implication des nouveaux alliés russes et de l’armée nationale dans de graves violations. Une sortie qui avait courroucé les autorités maliennes. Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, l’avait notamment accusée d’avoir un « agenda caché » à la même tribune onusienne.

Pour l’heure, l’ONU n’a pas encore confirmé si Aminata Dicko avait été invitée par le directeur de la Division droits de l’homme de la Minusma, comme le soutient la junte malienne, ou par le Japon qui présidait le Conseil en janvier.