Des zones d’ombre planent sur les évènements qui ont eu lieu le dimanche 3 janvier 2021, dans le village de Bounti, au centre du Mali. Selon les villageois, l’armée française a tué des civils quand Paris affirme avoir éliminé des terroristes.
Les messages ont proliféré sur les réseaux sociaux depuis dimanche sur les évènements survenus dans le village de Bounti, dans ce centre malien qui est l’un des principaux foyers de violence au Sahel.
L’armée française dit que ses avions ont éliminé des dizaines de terroristes tandis que des villageois rapportent la mort de plusieurs civils dans la frappe d’un hélicoptère non-identifié.
Le silence observé par les autorités maliennes et par la force antiterroriste française Barkhane a laissé le champ libre à un flot de spéculations. Il n’y a guère que l’armée nationale et Barkhane pour opérer offensivement dans le ciel malien.
Tabital Pulakuu, une association pour la promotion de la culture de l’ethnie peule, a fait état la première d’une « frappe aérienne (ayant) coûté la vie à une vingtaine de personnes civiles au moins » au cours d’un mariage. Des témoignages de villageois recueillis par l’AFP ont accrédité ce récit.
L’armée française s’est exprimée mardi. Dimanche, a dit l’état-major français à l’AFP, une patrouille d’avions de chasse a frappé à l’ouest d’Hombori (donc dans le même secteur) un rassemblement de terroristes préalablement repérés après une opération de renseignement de plusieurs jours.
Les villageois ont relaté une frappe d’hélicoptère en plein jour semant la panique dans une foule assemblée selon eux pour des noces.
La force des Nations unies (Minusma) a affirmé qu’elle n’était « pas impliquée dans les évènements survenus récemment dans la zone de Bounti ». « La division des droits de l’homme de la Minusma a initié une enquête », a indiqué un porte-parole.