La Mission de l’ONU au Mali devait reprendre le 20 janvier ses opérations aériennes, suspendues depuis la semaine passée. Selon la MINUSMA, cette suspension faisait suite à une réorganisation par les autorités maliennes du processus d’approbation des vols au-dessus du territoire en conflit.
« À la faveur d’une série de discussions fructueuses avec les autorités maliennes, la MINUSMA reprend ses opérations aériennes », a indiqué la MINUSMA. L’ONU avait confirmé lundi 17 janvier que ses vols au Mali étaient suspendus depuis la fin de la semaine précédente, à l’exception des évacuations médicales.
L’ONU avait invoqué l’instauration de nouvelles procédures par le gouvernement malien, dominé par les militaires arrivés au pouvoir à la faveur d’un putsch en août 2020.
Cette suspension des opérations aériennes de la MINUSMA, qui effectue constamment des vols entre la sous-région et le Mali, avait lieu dans un contexte de bras de fer diplomatique entre la junte d’une part et l’organisation des États Ouest-africains de la CEDEAO et une partie de la communauté internationale d’autre part.
La CEDEAO a décidé le 9 janvier de fermer les frontières avec le Mali pour sanctionner l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années. La junte a pris une mesure analogue avec les États de la CEDEAO en retour.
Se pose depuis la question de la liberté de mouvement des appareils, non seulement civils mais aussi militaires, entrant ou sortant de l’espace aérien en provenance ou vers les États Ouest-africains. Le problème concerne non seulement la MINUSMA, mais aussi la France, engagée militairement au Sahel.
L’armée allemande a indiqué ce 20 janvier qu’un de ses Airbus A400M à destination du Niger avec environ 80 militaires à bord s’était vu refuser le droit de survoler le Mali.
La force de l’ONU utilise ses moyens aériens pour ses opérations : transport de troupes, de personnel ou de matériel ou opérations de sécurisation au sol. Mais elle les mobilise aussi en faveur des partenaires maliens. C’est ainsi que la MINUSMA a évacué près de 200 soldats maliens en 2021, indiquait une lettre adressée début janvier par le secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité.