Peacekeepers

Le tableau peint par le rapport trimestriel de la Minusma, publié ,ce jour, est un réquisitoire sévère contre la junte au pouvoir.

Non seulement ,elle n’arrive pas à remplir les missions régaliennes qu’elle s’est octroyée en s’emparant du pouvoir , mais elle participe aussi aux  actes de violence infligés à la population.

Il est vrai que la force barkhane, le G5 Sahel et même la Minusma, sont aussi épinglés dans ce rapport, qui les accusent d’avoir perpétrés des exactions  qui ternissent leur image.

Au total ,le bilan du trimestre (1 er Avril-30 juin), est terrifiant avec 527 civils tués, blessés ,enlevés ou portés disparus.

La quasi  totalité des régions du pays est touchée par cette vague de violence qui a été plus destructrice de 49%,si on peut dire ,que celle du premier trimestre.

Il y a une tendance haussière qui atteste de l’échec des autorités militaires, qui, il  est vrai, ne contrôlent pas grand -chose, en dehors de la capitale Bamako.

Mais si ces autorités étaient seulement impuissantes et incompétentes, cela n’étonnerait personne, vu leur profil ; il s’y ajoute hélas,  une chasse à l’homme féroce, pour éliminer tous les candidats potentiels pour les élections présidentielles de février 2022.

Leur but est de rendre impossible cette présidentielle, en soulevant des lièvres ,en parlant de complots et de corruption, et en réprimant les populations.   Comme la Minusma vient de le révéler, en les accusant et en s’accablant aussi.

On le voit ,le Mali est entre le marteau des Jihadistes et l’enclume des militaires de la junte qui ont confisqué le pouvoir.

Dans ce contexte ,les défis majeurs de la lutte contre les terroristes et pour restaurer la sécurité, ne peuvent pas être relevés.

Ils ne constituent pas la priorité pour la junte qui ne cherche qu’à s’incruster à la tête de l’Etat, fût-il un Etat acéphale.

Parce qu’il y a encore des fonds publics à gérer et à dilapider ,des procès en sorcellerie à organiser, une classe politique ,très divisée et rongée par des inimitiés profondes à manipuler.

Avec la « carotte » des postes et le « bâton » des arrestations arbitraires.

Tous ceux qui osent élever la voix  sont en danger et peuvent finir dans les geôles, à la suite d’accusations farfelues ,puisées dans la besace  des faits-divers ayant secoué le Mali, ces dix, vingt, ou trente dernières années.

Plus l’échéance présidentielle va approcher, plus les membres de la junte vont fouiller dans les poubelles pour porter des accusations et effectuer des arrestations. En toute impunité !

La Minusma a pris ses responsabilités, en publiant un rapport crédible et bien documenté.

A la CEDEAO et à l’U.A, de suivre ce chemin courageux qui pourrait arracher  le Mali des griffes d’une junte incompétente et assoiffée de pouvoir politique.