Les autorités maliennes ont ordonné hier mercredi, l’expulsion du porte-parole de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA), lui reprochant des « informations inacceptables » sur l’affaire des 49 militaires ivoiriens détenus depuis plus d’une semaine à Bamako, selon un communiqué officiel.

Cette décision survient dans un contexte de relations déjà tendues entre le Mali et ses partenaires internationaux. Le gouvernement malien a notifié à la représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU, Daniela Kroslak, « la décision » de Bamako, « invitant M. Olivier Salgado, porte-parole de la MINUSMA à quitter le territoire dans un délai de 72 heures », selon ce communiqué relayé par les médias.

Les autorités maliennes ont justifié cette décision par « la publication d’informations tendancieuses et inacceptables de l’intéressé sur le réseau social Twitter ».

Olivier Salgado a, selon Bamako, déclaré « sans aucune preuve, que les autorités maliennes auraient été préalablement informées de l’arrivée des 49 militaires ivoiriens par vol civil, à l’aéroport international (de Bamako) le dimanche 10 juillet 2022 », selon le communiqué du ministère malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

La Côte d’Ivoire avait demandé le 12 juillet la libération « sans délai » de ses 49 militaires arrêtés « injustement » et accusés par les autorités maliennes d’être des « mercenaires » cherchant à déstabiliser le pays.

Selon Abidjan, la présence de ses soldats dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la MINUSMA était « bien connue des autorités maliennes ».

 

Toujours selon Abidjan, ces soldats devaient prendre la relève d’autres Ivoiriens déployés au Mali en tant qu’Eléments nationaux de soutien (ENS), une procédure de l’ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs à l’ONU pour des appuis logistiques. Il s’agissait de la huitième rotation de soldats à venir au Mali pour cette mission, a détaillé la Côte d’Ivoire.