La junte au pouvoir au Mali a annoncé hier lundi, au soir, rompre les accords de défense avec la France et ses partenaires européens.
Mettant à exécution une menace brandie depuis des mois, les autorités maliennes ont annoncé « dénoncer » les Accords de statut des forces (Status of Force Agreements, ou SOFA) fixant le cadre juridique de la présence au Mali des forces française Barkhane et européenne Takuba, ainsi que le traité de coopération en matière de défense conclu en 2014 entre le Mali et la France.
Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a invoqué les « atteintes flagrantes » de la part de la France, engagée militairement dans le pays depuis 2013, à la souveraineté nationale.
Il a cité « l’attitude unilatérale » de la France lorsqu’elle a suspendu en juin 2021 les opérations conjointes entre les forces françaises et maliennes, l’annonce en février 2022, « encore sans aucune consultation de la partie malienne », du retrait des forces Barkhane et Takuba, et les « multiples violations » de l’espace aérien par les appareils français malgré l’instauration par les autorités d’une zone d’interdiction aérienne au-dessus d’une vaste partie du territoire.
« Eu égard à ces insuffisances graves ainsi qu’aux atteintes flagrantes à la souveraineté nationale du Mali, le gouvernement de la République du Mali décide de dénoncer le traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014 », a-t-il déclaré.
Les autorités maliennes ont notifié cette dénonciation lundi après-midi aux autorités françaises et elle prendra effet six mois après cette notification, a-t-il précisé.
En revanche, c’est avec « effet immédiat » que les autorités maliennes dénoncent le SOFA de mars 2013 encadrant l’engagement de la force française Serval, puis Barkhane, ainsi que le protocole additionnel de mars 2020 s’appliquant aux détachements européens de Takuba, le regroupement d’unités spéciales européennes initié par la France, a-t-il dit.