La junte militaire à Bamako a annoncé l’interdiction de toutes les activités exercées par des organisations internationales subventionnées par la France. Une réponse au choix de Paris de suspendre son aide au développement à destination de Bamako.

Les ONG financées par la France au Mali sont plongées dans l’incertitude après l’interdiction de leurs activités annoncée par la junte.

Les ONG sont « encore en train de clarifier la portée exacte des décisions » de Paris et Bamako, selon l’AFP, mais se retrouvent déjà « dans une situation inacceptable ». Selon l’ONU, 7,5 millions de Maliens sur une population de quelque 20 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence, fournie souvent jusqu’ici par des ONG internationales, des médicaments à la nourriture.

La junte malienne n’a fourni aucune précision quant aux ONG concernées ou aux types de financement visés. Dans la journée, Paris a demandé « aux ONG françaises de se conformer à la décision regrettable des autorités de transition maliennes », rappelant que « le Mali et sa population ont bénéficié chaque année depuis 2013 de plus de 100 millions d’euros « d’aide » française au développement.

De nombreuses ONG opérant au Mali sont basées en France et y reçoivent des financements, comme Première Urgence Internationale (PUI), Humanité & Inclusion (HI), la Croix-Rouge française ou Solidarités International.

Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, avait justifié lundi cette décision par la suspension récente par la France de son aide publique au développement à destination du Mali. Paris avait invoqué, pour expliquer sa décision, le recours par le Mali au groupe paramilitaire russe Wagner, ce que Bamako dément.