Après Moctar Ouane, c’est Boubeye Maiga qui complète le tableau des ex-Premier ministres, faussement accusés par la junte militaire au pouvoir et arrêtés .Boubou Cissé avait réussi à leur échapper.
Sans oublier de nombreuses autres personnalités dont l’ex-président de la Transition Bah Ndaw, qui est toujours en résidence surveillée ,avec Moctar Ouane, qui était son chef du gouvernement.
L’ex-patron des renseignements Diawara est toujours en prison, sans que la justice ne lui signifie les accusations portées contre lui.
Ce tableau est d’autant plus sombre que la personne qui avait été arrêtée pour tentative d’assassinat contre Assimi Goita ,chef de la junte et aujourd’hui président de la Transition, est décédée mystérieusement en prison.
Les militaires ont promis de rendre publics les résultats de son autopsie. Mais, jusqu’ici, rien n’a été servi à l’opinion .
Au vu de tous ces faits, l’incarcération de Soumeylou Boubeye Maiga, accusé d’être impliqué dans une affaire de corruption (achat de l’avion présidentiel d’IBK : une affaire traitée et classée par la justice depuis des années), est à situer dans un contexte de coup d’Etat en continu de la part de putschistes assoiffés de pouvoir, qui cherchent, par tous les moyens ,à prolonger leur bail au sommet de l’Etat.
Les complots divers et variés qu’ils mettent en scène ,en recyclant de vieilles affaires classées, participent d’une action de manipulation de l’opinion dont le but est de leur permettre de continuer à régenter le pays.
Ils sont en train d’imposer une chape de plomb qui tue ,à petit feu, la démocratie malienne et leur permet de mettre au pas tous les politiciens réfractaires et/ou pouvant dérailler leur machine complotiste.
La CEDEAO qui avait affiché une position de fermeté respectable, a lâché beaucoup de lest et cela a ragaillardi les putschistes qui ont aussi décidé de suivre l’exemple des militaires tchadiens.
L’Union africaine ,la CEDEAO et la France, qui ont cautionné les militaires tchadiens ,ont, par là-même, affaibli leur position par rapport aux putschistes maliens.
Pourquoi deux poids et deux mesures ?
Ces faiblesses de la communauté internationale sont comme pain béni pour Goita et ses camarades en Kaki.
Le problème est maintenant de savoir comment les stopper ?
Seule une mobilisation populaire pourrait le faire.
Mais, la junte qui a choisi Choguel Maiga comme Premier ministre, a agi de la sorte pour museler et/ou diviser le M5 qui, seule ,semblait avoir la capacité de mobiliser ,de manière spectaculaire ,les jeunes et une grande partie du reste la population.
L’ex-Premier ministre Boubeye Maiga, a beaucoup de militants et se positionnait comme un candidat sérieux lors de la prochaine présidentielle prévue en février 2022.
En faisant le vide des candidats potentiels, terrorisés ou emprisonnés, la junte balise la voie pour une prolongation indéfinie de la transition.
L’évident est que le Mali est en train de basculer en dictature pure et simple.
Il appartient aux maliens de dire non et de faire face à ces apprentis dictateurs en kaki ,pour leur faire comprendre que le temps des coups d’Etat est révolu.
L’Union africaine doit élever la voix et saisir l’ONU qui investit beaucoup de ressources humaines et financières au Mali, par le biais notamment des casques bleus.
L’action en cours de la junte est à contre courant des intérêts bien compris du peuple malien qui veut être libéré de l’insécurité qui se métastase dans le pays comme un cancer.
Et hypothèque l’avenir de sa jeunesse.
Ces colonels en mal d’épopée ,sont un danger qu’il urge d’identifier comme tel et de combattre avec ardeur.
Après Boubeye Maiga, Moctar Ouane,Bah Ndaw, le Général Diawara, Boubou Cissé etc. Qui sera le prochain sur la liste ?