Contestations au Mali (archives) 

Le mouvement de contestation au Mali va observer une « trêve » à l’approche de la grande fête musulmane de Tabaski et d’une mission de médiation de quatre présidents d’Afrique de l’Ouest.

Le comité stratégique du Mouvement du 5-juin a « décidé d’observer une trêve au sujet de la désobéissance civile. C’est pour permettre aux Maliens de bien préparer et de célébrer la tabaski », nom donné en Afrique de l’Ouest à la fête du sacrifice, qui sera observée à la fin du mois de juillet, a déclaré Nouhoun Sarr, l’un des dirigeants du mouvement de contestation, cité par l’AFP.

« Pendant cette période, il n’y aura plus de manifestations. Et comme vous le savez aussi, nous nous apprêtons à recevoir les chefs d’Etats », a-t-il ajouté.

Les présidents de quatre pays d’Afrique de l’Ouest –Mahamadou Issoufou (Niger), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Macky Sall (Sénégal) et Nana Akufo-Addo (Ghana)– se rendront jeudi à Bamako pour tenter de trouver une issue à la crise socio-politique que traverse le Mali, selon la présidence malienne.

Ce signe d’apaisement ne signifie toutefois pas un adoucissement des revendications du Mouvement du 5-juin. Dans un communiqué signé lundi soir par Choguel Maïga, l’un de ses principaux dirigeants, le M5-RFP réitère sa principale exigence: la « démission » du président Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime.

Le mouvement reproche à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), médiatrice dans la crise, d’être restée jusqu’ici muette sur ce point. Lundi, alors que quelques barricades ont été rapidement démantelées par les forces de l’ordre, les pourparlers diplomatiques se sont poursuivis en coulisses.

L’imam Dicko a reçu les ambassadeurs au Mali de la France, des Etats-Unis et de l’Union européenne, à qui il a déclaré que si les portes du dialogue restaient ouvertes, la gouvernance au Mali devait radicalement changer, selon des participants à la rencontre.

La venue à Bamako jeudi de quatre chefs d’Etats qui comptent en Afrique de l’Ouest démontre l’inquiétude croissante des partenaires et voisins du Mali, pays pauvre confronté depuis des années à des violences multiformes, notamment terroristes et intercommunautaires, malgré la présence de forces françaises, africaines et de l’ONU.