Touchée au cœur par les sanctions d’une sévérité extrême de la CEDEAO et de l’UEMOA, la junte malienne a choisi la fuite en avant : dénonciation des sanctions « illégales et illégitimes » ,déploiement accéléré des mercenaires de Wagner (déjà 450 sont sur le terrain),manipulation de certaines franges de la population (qui sera dans la rue vendredi prochain et/ou samedi ) etc.
Son chef Goita parle cependant toujours de dialogue ,mais ne propose rien de concret.
Le curieux est que des putschistes ,par définition illégaux et illégitimes, accusent les chefs d’Etat de la CEDEAO, élus et donc légitimes, d’avoir pris des « sanctions illégales et illégitimes ».
Ces colonels qui ont fait deux coups d’Etat successifs ,sont très mal placés pour focaliser le débat sur les questions de légalité et de légitimité, eux qui ne représentent personne et n’ont été élus par personne.
Ces colonels immatures ne semblent pas vraiment conscients du danger qu’ils font courir à toute l’Afrique de l’Ouest ,en faisant appel aux mercenaires de Wagner.
Comment des officiers ,ayant opté pour la défense de leur pays ,peuvent-ils sous-traiter leur travail à des mercenaires ? Des hommes sans foi ni loi, mus par le seul appât du gain et qui sont des racistes ,par ailleurs ?
Les sanctions lourdes de la CEDEAO et de l’UEMOA, sont parfaitement justifiées et vont constituer une épreuve de vérité pour de petits militaires qui ont pris en otage un pays et son peuple.
Très vite, la question des finances publiques va se poser et l’Etat malien piraté par la junte, va se trouver en cessation de paiement.
La junte va-t-elle braquer alors les agences nationales de la BCEAO ?
Laurent Gbagbo s’y était résolu et avait fini à la CPI, où il est resté détenu une dizaine d’années ,avant d’être acquitté ,faute de preuves suffisantes.
Le Mali n’a pas les moyens de la Côte d’Ivoire ,car il est un pays enclavé, avec des ressources très limitées.
Il dépend des pays frontaliers pour son ravitaillement et va ,très vite, souffrir des pénuries et autres désagréments liés à son impuissance économique, si l’on ose dire.
Les populations n’accepteront pas les manipulations de la junte, très longtemps et ,d’ailleurs de nombreux partis politiques condamnent l’attitude irresponsable des putschistes, qui a provoqué cette nouvelle situation.
La junte n’a aucun alibi qui tienne, elle avait un plan élaboré depuis longtemps, pour jouer la carte des mercenaires de Wagner , afin de rester au pouvoir.
Elle a maintenant compris que la CEDEAO ne se laisse pas faire et n’accordera aucun mandat illégal à des putschistes.
Les coups d’Etat sont bannis et, même s’ils peuvent être un mal nécessaire ,dans certains pays, comme en Guinée ,ne doivent pas aboutir à l’installation d’un pouvoir militaire « longue durée ».
La junte va tomber ,car elle n’a pas les moyens de défier toute la communauté internationale et de tenir en otage tout le peuple malien qui est en proie au terrorisme, à l’instabilité, à la misère.
Avec la fuite en avant de Goita, cette situation catastrophique va empirer. Les militaires putschistes n’ont aucune solution .
Ils veulent rester au pouvoir pour en jouir. Rien d’autre !
Ces gens là sont une menace sous-régionale et doivent être traités sans ménagement.