Réunis en visioconférence, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont exigé la dissolution immédiate du conseil national pour le salut public(CNSP). Ils ont rappelé que le gouvernement de transition doit respecter scrupuleusement ses engagements : mettre fin à l’existence du CNSP, une fois les institutions de la transition mises en place, ce qui est le cas (le président Bah Ndaw chef de l’Exécutif, le colonel Malick Malick Diaw, président du CNT (conseil national de transition) et tous les membres du gouvernement sont nommés et travaillent en conséquence.
Et s’atteler, maintenant, à agir pour respecter le délai de 18 mois fixé pour la durée de la transition. De fait, il ne reste plus que 14 mois à couvrir, si on peut dire et les dirigeants de l’espace CEDEAO, ont tenu à le préciser à leurs interlocuteurs maliens. Pourquoi cette piqûre de rappel ? Parce que les militaires putschistes qui avaient mis sur pied le CNSP, le 19 août dernier, semblent trainer les pieds pour dissoudre cette structure qui fait « doublon » avec l’Exécutif et même le coiffe.
Les récentes arrestations de personnalités accusées de « tentative de putsch » ne sont guère rassurantes quant à la volonté de Aassimi Goita (vice-président de l’Etat et ex-président chef des putschistes) de se conformer au calendrier politique validé par la CEDEAO. L’homme voudrait s’accrocher au pouvoir et essayer d’arriver à ses fins :une transition de 3 ans, rejetée par la CEDEAO. La poire avait été divisée en deux :18 mois de transition, accord validé .
Les militaires semblent avoir un autre agenda, mais n’en ont pas les moyens politiques et…militaires, dans un pays déchiré et secoué par des attaques terroristes quasi-quotidiennes. Mais, ils peuvent louvoyer et créer des situations pour « justifier » leur maintien au pouvoir, car dans la situation actuelle, ils sont bien ceux qui tiennent les manettes.
Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont conscience des manœuvres en cours et prennent les devants pour mettre en garde les militaires. Ces derniers ont intérêt à passer aux actes et dissoudre le CNSP. Autrement ils vont engager une épreuve de force qui leur sera défavorable.