Il n’y a plus de doute : IBK sera déclaré vainqueur de la présidentielle malienne après que son adversaire a décidé de rejeter les résultats par avance et que l’union européenne(UE), premier bailleur de fonds du pays, a déclaré (par le biais de sa mission d’observateurs) n’avoir constaté « aucune fraude », « seulement des irrégularités ».
La messe est dite et donc ces élections improbables dans un pays en proie à la violence terroriste vont être validées. Si cela doit favoriser la paix sociale au Mali, soit. Mais il est permis d’en douter. Toutefois est-il possible que la situation puisse être pire ?
Bamako a été frappée par plusieurs attentats terroristes, le Nord est zone hors contrôle et le centre gangréné par les conflits ethniques. La corruption a atteint des sommets et la mal gouvernance mine l’État à tous les niveaux.
Dans ce contexte l’UE a intérêt à peser de tout son poids pour qu’une démocratie crédible s’enracine au Mali. Faute de quoi ses financements seront…à fonds perdus. Les élections qui viennent d’être organisées n’incitent pas à l’optimisme. Et donneront le mauvais signal dans d’autres pays africains et autres.
En vérité le Niger a fait la même chose et Alpha Condé en Guinée, aussi. Ce dernier va certainement apprécier positivement la position affichée par les observateurs de l’UE.
Au fait à quoi servent ces « observateurs » s’ils n’osent pas appeler un chat un chat ?
Jusqu’à quel point des irrégularités sont-elles tolérables ? Ce qui ne l’est pas en Europe ; pourquoi serait-il acceptable en Afrique ?
La démocratie est universelle dans ses principes et ses critères fondamentaux : l’expression libre du suffrage populaire doit être garantie. Sinon la démocratie est dévoyée. Ce qui vient de se passer au Mali n’est pas un bon exemple. Il faut le dire.