Le président malien sortant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK)

La rencontre entre l’imam Mahmoud Dicko, chef de file du M5 et le président IBK s’est terminée par un ultimatum adressé par le religieux au chef d’Etat. Oui au gouvernement d’union nationale proposé par, mais à condition qu’il soit dirigé par un premier ministre qui a les pleins pouvoirs.

En clair IBK serait dépouillé de ses prérogatives, ou à tout le moins des plus importants. Il resterait président…pour inaugurer les chrysanthèmes.

Tout le week-end durant des multiples tractations ont eu lieu entre membres du microcosme politique malien. Sans aboutir à une réponse claire et nette de la majorité présidentielle ou de ce qu’il en reste, à ce qu’il faut bien appeler l’ultimatum de l’imam Dicko. Ce dernier est donc resté fidèle à ses positions radicales envers un pouvoir corrompu, laxiste et inefficace.

Il maintient son appel à une nouvelle manifestation monstre vendredi prochain à Bamako. IBK a intérêt à s’entendre avec lui, en essayant de grignoter un peu de « pouvoir régalien » pour ne pas être totalement mis à nu. S’il continue à tergiverser ,le pire pourrait lui arriver.

Quand un pouvoir essoufflé arrive au bout de son chemin, il faut le savoir et choisir la moins humiliante manière d’abdiquer. Seul IBK peut encore sauver le soldat…IBK ,en acceptant qu’un premier ministre  « indépendant « soit nommé et qu’un gouvernement arc- en -ciel soit formé.

Aujourd’hui, le « Mali d’abord » c’est cette option de bon sens, dans un pays au bord du chaos. IBK a un peu plus de 2 ans à passer encore au pouvoir, il pourrait accepter cette nouvelle posture, faire le dos rond et attendre. La nouvelle coalition hétéroclite qui va prendre le vrai pouvoir pourrait faire face à des contradictions internes  qui la ferait éclater.

IBK pourrait en profiter pour soigner sa sortie finale. Mais s’il choisit le refus et la confrontation, c’est certain qu’il va y laisser des plumes. L’heure du choix a sonné.