Le premier ministre Moctar Ouane devrait résoudre une équation complexe pour former une équipe gouvernementale aussi élargie que possible pour représenter l’immense majorité des forces politiques du pays. Son expérience de diplomate chevronné va l’y aider. Il a déjà pris langue avec de nombreuses formations ,y compris le M5 et les séparatistes et/ou rebelles de l’AZAWAD. Les discussions achopperaient sur le nombre de postes ministériels à accorder aux uns et aux autres.
Le problème est que Ouane chercher à éviter un gouvernement pléthorique qui serait difficile à manager et qui ne serait pas efficace. Comment contenter tout le monde ? En frustrant les uns et les autres, en laissant les seuls postes de défense et de sécurité aux membres de la junte. Pour le moment c’est la volonté inscrite dans la charte de la transition du chef de la junte et nouveau vice-président de pouvoir remplacer le président Bah Ndaw, en cas de nécessité, qui bloque .
Parce que la CEDEAO refuse cela et exige que cette disposition soit supprimée. La levée des sanctions sera à ce prix, mais aussi va dépendre de la composition du gouvernement. La balle est donc dans le camp des autorités de la transition et ,dans les faits, entre les mains des militaires.
Ces derniers font de la résistance ; mais n’ont pas les moyens d’imposer leur desiderata, autrement la présidence de la transition serait confisquée par eux. Vouloir est une chose ; pouvoir en est une autre.
Le problème est que toutes ces tergiversations font prolonger les sanctions et cela impacte négativement les conditions de vie des populations. Toutefois la CEDEAO est très disposée à agir rapidement pour lever les sanctions dès que Bamako posera des actes concrets qui écartent la junte de la gestion directe du pouvoir.
Nul n’est dupe. Ces militaires assoiffés de pouvoir continueront d’essayer de tirer les ficelles.