Assimi Goita, chef de la junte malienne, après son adresse à la nation, à l’occasion du Nouvel AN et une récente sortie médiatique pour prôner la création d’une industrie d’armement, persiste à oublier la question de la transition politique.
Il n’en pipe pas un mot et cela a fini par agacer de nombreux leaders de partis politiques qui ont osé prendre la parole et poser la question qui fâche les putschistes, à savoir, celle concernant la fin du régime d’exception de la junte qui confisque le pouvoir.
Ils invitent à une concertation pour fixer un chronogramme qui permettra d’organiser des élections d’ici le mois de mars 2025.
Reporté en 2022, puis ce fut un « report du report en 2023 » et 15 mois après, ce dernier report est oublié.
Comme par hasard, sur ce sujet, le silence de Goita reste assourdissant.
Pour les militaires qui s’accrochent au pouvoir, le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas à l’ordre du jour.
Cette situation exaspère les hommes politiques qui ont osé briser ce mur du silence dictatorial.
Ils ont fait un pas de rébellion, pour ainsi dire, enhardis par l’inscription, dans le budget 2025, de ressources financières pour l’organisation des élections dont les dates restent un mystère.
Ils qui sont demeurés aphones, suite à des séries de répressions dures,ont donc redonné de la voix et sollicitent un « vrai dialogue » avec les militaires. Pour remettre le Mali sur les rails de la démocratie.
Seront-ils entendus, il est permis d’en douter car Goita et ses lieutenants (même si tous ces colonels se sont promus général) sont à la besogne pour fixer le cap de l’avenir : création d’une industrie d’armement, intégration à trois à la suite de la sortie de la CEDEAO, actée et confirmée, mise en place de passeports estampillés AES (alliance des Etats du Sahel). Sans aucun mandat populaire et/ou démocratique, donc sans légitimité.
La junte malienne agit comme celles du Niger et du Burkina qui sont ses alliés, en engageant le Mali sur un chemin étriqué d’une intégration étriquée, dictatoriale qui conjugue le peuple au silence.
Le problème est que ces trois pays ont déjà emprunté et subi de telles dictatures militaires, à plusieurs reprises, et les avaient rejetées.
Si les peuples concernés étaient consultés, à travers des élections libres et démocratiques, ils rejetteraient à coup sûr, ces options absurdes de militaires assoiffés de pouvoir et incompétents.
Ils écarteraient ces dictateurs qui enfoncent leurs pays dans l’insécurité et la misère.
Les partis maliens ont raison de s’exprimer pour se faire entendre par la junte mais aussi et surtout par les citoyens.
Ce sont bien ces derniers qui auront le dernier mot.