Force est de constater que les terrorises continuent leur besogne criminelle au Mali sans désemparer. Les soldats maliens paient un lourd tribut mais aussi ceux engagés au sein de la Minusma ou dans la force Barkhane. La capacité des terroristes à frapper dans différentes parties du territoire, au Nord et au Centre en particulier, demeure. Malgré les coups terribles infligés par le G5 Sahel et surtout Barkhane.
La question qui se pose est de savoir comment porter des coups décisifs qui empêcheraient les terroristes d’être opérationnels. De leur couper les moyens de déplacement et de recrutement qui semblent entamés. Les français qui envisagent de restructurer Barkhane, après l’avoir renforcée en hommes, n’ont pas une position claire sur leurs futurs choix.
Les frappes terroristes qui se multiplient cherchent à porter un coup au moral des troupes. Il est vrai que les autres occidentaux traînent des pieds pour appuyer Paris. Toutefois l’Estonie et la Tchéquie ont engagé des soldats et travaillent sur le terrain. Les drones américains basés au Niger apportent une aide appréciable. L’UE a contribué financièrement et d’autres pays notamment arabes aussi.
Mais tout cela est bien insuffisant dans une guerre à l’échelle immense du Sahel. La France supporte un fardeau lourd dans un contexte économique incertain du fait de la pandémie de la Covid19. Il y a aussi les manipulations que subissent les populations maliennes qui devraient être reconnaissantes à la France qui les a sauvées d’une attaque qui allait déferler sur Bamako. Et qui continue d’empêcher une mainmise terroriste sur de vastes régions du pays.
L’inauguration d’une nouvelle desserte aérienne sur Tombouctou est une victoire contre les terroristes. L’assassinat des 9 soldats maliens est aussi une façon, pour les terroristes, de montrer que rien n’est acquis. La vérité est que le Mali est déchiré avec une classe politique en déphasage avec les réalités pénibles que vivent les populations. La transition prévue pour encore 13 a 14 mois peut-elle atteindre ses objectifs à savoir organiser des élections libres et crédibles sur toute l’étendue du territoire ?
C’est un défi redoutable qui exige une volonté d’union nationale. Les appétits de pouvoir des uns et des autres n’incitent pas à l’optimisme. Il faut un sursaut national qui ne semble pas se dessiner. La France vient de réitérer son engagement lors de la récente visite du président de la transition, Bah Ndaw à l’Élysée. C’est encourageant et les militaires ont bien fait d’interdire une manifestation anti française à Bamako. Sous prétexte de liberté démocratique ce sont aussi des ennemis de l’intérieur qui sont actionnés.
Le Mali est vraiment dans l’œil du cyclone.