Comme la CEDEAO, l’UA a suspendu le Mali de ses instances.

Mais, contrairement à l’organisation  régionale, elle exige le retour à la tête de l’Etat malien de personnes civiles. Comme c’était le cas avant ce nouveau coup de force d’Assimi Goita.

L’UA est beaucoup plus lucide que la CEDEAO car elle comprend que le chef de la Junte n’a aucune intention de respecter la durée de la transition et, encore moins de se conformer aux décisions prises par les chefs d’Etat d’interdire aux autorités de la transition de se présenter aux élections générales du mois de février 2022.

Les responsables de l’UA ont donc pris leur courage à deux mains pour menacer la junte putschiste de sanctions ciblées.

La mollesse de la CEDEAO qui ressemble à une capitulation ou une validation honteuse est ainsi battue en brèche par l’Union africaine.

Les coups d’Etat ne sont plus tolérés en Afrique et ceux qui les commettent sont toujours sommés d’agir vite pour rétablir « la normalité démocratique ».

Les manœuvres de Goita qui semblaient prospérer aboutissent à une impasse politique et diplomatique car le « nouveau président » sera tenu à l’écart de la « table » des dirigeants africains et, si jamais, il persiste dans sa volonté de confisquer le pouvoir, sera traité comme un paria.

Voilà une attitude de fermeté qui tranche avec celle de la CEDEAO, mi-figue mi-raisin qui pourrait figer le Mali dans une transition sans fin.

Le propre des transitions est d’être limitées dans le temps et de manière précise.

18 mois est la durée imposée par les instances de la CEDEAO et de l’UA pour le Mali et La moitié est déjà écoulée.

Hier, on a entendu un « conseiller de la junte « sortir du bois pour déclarer que le « temps était très court et ne pouvait permettre de finir le travail ».

Cette déclaration est un ballon de sonde qui ne surprend pas car, un coup d’Etat à mi-parcours d’une transition est une démarche (si on peut le dire comme cela) très curieuse.

L’évident est que Goita n’avance plus masqué. Il est maintenant en costume -cravate pour s’inviter à la table des chefs d’Etat africains qui ont refusé de lui faire de la place à Accra où il n’a pas participé à la réunion de la CEDEAO.

Pour l’Union africaine, c’est une fin de non recevoir qui lui est d’ores et déjà signifiée.