Un mouvement critique à l’encontre des colonels au pouvoir au Mali, « L’Appel du 20 février », a affirmé son intention de s’opposer à la tenue d’un référendum sur une nouvelle Constitution le 18 juin.
Pour les membres de « l’Appel du 20 février pour sauver le Mali », les militaires n’ont reçu aucun mandat pour « nous plonger dans l’inconnu, voire nous soumettre aux règles de l’État de non-droit ». Selon l’AFP, ce mouvement juge que la réforme constitutionnelle, en plus d’être illégale, est superflue, et qu’il vaudrait mieux organiser des élections pour un retour rapide des civils au pouvoir.
« L’Appel du 20 février » est une tentative de rassemblement de partis et d’organisations de la société civile enclenchée par plusieurs groupes et personnalités qui ont pris leurs distances avec les autorités. C’est la deuxième expression organisée d’hostilité au projet de nouvelle Constitution depuis l’annonce le 5 mai de la date du référendum. Une vingtaine d’associations religieuses, culturelles ou politiques ont annoncé le 6 mai s’unir pour obtenir le retrait du principe de laïcité de l’État dans le projet.
La Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier de continuer à diriger jusqu’en 2024 ce pays confronté à la propagation djihadiste et à une profonde crise multiforme.
« L’Appel du 20 février » assène que le projet remet « gravement » en cause l’indépendance de la justice et « organise l’impunité de quelques personnalités ». Le projet dispose que tout coup d’État est un « crime imprescriptible ». Mais les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 seraient couverts par des lois d’amnistie.
Quant au référendum, « l’Appel du 20 février » dit qu’il est « illégal » et qu’« aucune condition n’est réunie » pour sa tenue dans un pays dont « plus des deux tiers » échappent selon lui au contrôle de l’Etat, ce que réfute le gouvernement.
« Nous empêcherons, sans nul doute, par les voies de droit, la tenue même de ce référendum irrégulier », dit le collectif. Le Mali « n’est pas confronté à un problème de Constitution, la seule alternative est de tourner la page de cette transition en déphasage, tant avec les principes de l’État de droit qu’avec les valeurs républicaines », dit-il.