Le Mali en guerre contre le terrorisme est en quête de stabilité politique

Les citoyens maliens se rendent aux urnes demain pour élire leurs députés. Ce scrutin reporté à plusieurs reprises depuis 2018, va se dérouler dans une ambiance délétère, du fait de la tension qui prévaut dans le pays suite au kidnapping du chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé. Et des attaques terroristes récurrentes qui endeuillent beaucoup de localités du Nord qui seront dans l’incapacité d’organiser un vote démocratique, libre et transparent.

Malgré toutes ces vicissitudes les autorités ont décidé de faire voter les citoyens pour se conformer à la légalité constitutionnelle et donner au Parlement une nouvelle légitimité. Le curieux est que nombre d’opposants qui réclamaient à cor et à cri l’organisation des législatives, ont fait volte-face ces derniers jours pour demander l’annulation du scrutin. Ce revirement ne changera pas la donne car le gouvernement malien ne peut plus reculer.

Alea jacta est donc, et demain (dimanche 29 mars) les citoyens vont répondre à l’appel des urnes partout où il sera possible d’organiser les élections législatives. Le parti présidentiel RPM (rassemblement pour le Mali) est favori et devrait sortir vainqueur de la confrontation électorale à laquelle participe 545 listes.

La bataille va être livrée, entre concurrents, dans chaque circonscription. Un deuxième tour est prévu le 19 avril. Il est peu probable que le RPM puisse obtenir la majorité absolue, qu’il n’avait pas d’ailleurs lors du dernier scrutin législatif.

C’est la réaction des militants et sympathisants de l’URD (union pour la république et la démocratie) qui est attendue, à la suite de l’enlèvement de leur leader, Soumaila Cissé qui était en campagne dans le Nord.

Jamais les groupes terroristes qui sévissent dans cette partie du pays, n’avaient osé commettre un tel acte contre un responsable politique d’une telle envergure.

Par ailleurs, le taux de participation qui sera scruté non seulement pour juger de la crédibilité du scrutin et aussi de l’écho favorable ou non à l’initiative du président Ibrahim Boubacar Keita(IBK) de dialoguer avec les groupes rebelles. A l’évidence les législatives vont constituer un baromètre de la situation politique globale du Mali.

Il y a aussi la pandémie du coronavirus qui s’est invitée dans l’affaire avec déjà 11 cas confirmés de contamination (au moment où ces lignes sont écrites) dans un pays qui semblait épargné jusqu’ici.

La peur va-t-elle éloigner les électeurs des bureaux de vote ?

Verdict, demain !