Le président malien IBK

Rebelote : le M5, mouvement d’opposition contre le régime malien (composé de politiques, de religieux et de membres de la société civile) a rassemblé une foule impressionnante au cœur de Bamako ce jour pour réclamer la démission du président IBK.

Comme vendredi dernier, c’est l’Imam Mahmoud Dicko qui était à la tête de la manifestation avec des anciens ministres comme Choguel Maiga. Les diverses tentatives de médiation portées notamment par la CEDEAO et des bonnes volontés locales n’ont pas prospéré.

Le discours à la nation du chef de l’Etat qui a proposé un gouvernement d’union nationale n’a pas rencontré un écho favorable. Il faut, hélas constaté une rupture de confiance qui consacre un dialogue de sourds entre le pouvoir et l’opposition.

Le sentiment de ras le bol envers le régime semble avoir atteint un point de non retour. Le colmatage avec des rustines de partage de fauteuils ministériels n’est pas une réponse appropriée à même de satisfaire les « révoltés du vendredi ».

La position des opposants est radicale et suscite des inquiétudes légitimes car exiger la démission d’un président élu pose problème. Et pourrait ouvrir la porte à une épreuve de force hasardeuse. Pour le moment les manifestations sont pacifiques et il faut s’en féliciter.

Il appartient à IBK d’en mesurer la pertinence et la profondeur pour proposer plus qu’un gouvernement d’union nationale. A lui de prendre l’initiative de propositions innovantes qui n’auront de chance de succès que si elles démontrent une volonté réelle de lutter contre la corruption endémique qui gangrène le pays, en proie à une insécurité qui empoisonne tout le territoire malien.

En vérité c’est l’incurie du régime qui est en procès et il est douteux que IBK puisse se réinventer pour devenir le leader qu’il n’a pas su être depuis son avènement EN 2013. C’est un pouvoir affaibli qui est attaqué et déstabilisé dans un pays déchiré et traumatisé. Le soulèvement populaire qui y est en cours est une catastrophe de plus.