La junte qui a écarté IBK du pouvoir a réussi à contrôler, autrement, les principaux leviers du pouvoir au Mali. En effet, avec son chef Assimi Goita, vice-président de la république et Malick Diaw, numéro 2 de la junte, élu à la présidence du conseil national de la transition(CNT), sans oublier les membres investis au sein du gouvernement, où les ministères liés à la sécurité leur ont été confiés, le comité national pour le salut du peuple(CNSP) contrôle largement le pouvoir. Aussi bien sur les plans exécutif et législatif.
Le CNSP peut donc disparaître pour effacer une structure trop visible du coup d’Etat. Mais la réalité qui s’impose est bien celle d’un régime dominé par les militaires. Ces derniers ont montré, dès le début, qu’ils voulaient s’accrocher au pouvoir et, ont réussi, par diverses manœuvres, à arriver à leurs fins.
Toutefois ,face à l’intransigeance de la CEDEAO, ils ont accepté de mettre de l’eau dans leur vin et de « partager » un peu avec les civils. La grande concession qu’ils ont faite est celle d’avoir accepté de laisser le poste de premier ministre à Moctar Ouane qui est le seul civil occupant un poste exécutif de premier plan. Le président Bah Ndaw est un colonel à la retraite qui est un faire-valoir. On comprend donc pour quoi, ces militaires -qui aiment le pouvoir- voulaient une transition de 3 ans. Ils ont transigé pour la moitié, à savoir 18 mois.
L’objectif annoncé est l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes. Les démocrates maliens ont intérêt à rester vigilants et à ouvrir l’œil et le bon.