Les deux journées de concertations nationales organisées par la junte militaire a accouché de décisions qui semblent frappées au coin du bon sens.
En effet il est décidé que le président de la transition sera choisie par un collège, ce qui devrait écarter tout diktat.
Mais il faut que l’impératif catégorique posé par la CEDEAO concernant la nomination d’un civil soit respecté.
En ce qui concerne la durée de 18 mois proposée pour la transition, elle est négociable dans la mesure où elle est raisonnable.
Les 12 mois fixés par la CEDEAO constituent un délai trop court au vu des tâches énormes à réaliser pour reconstruire l’édifice institutionnel du pays.
Une fois le nom du président de la transition dévoilée, tout le reste pourrait suivre, dans un esprit de dépassement pour privilégier un accord gagnant-gagnant.
Il faudrait que des négociations en coulisses soient diligentées entre la junte et la CEDEAO pour identifier les profils consensuels à présenter au collège qui va avoir le redoutable honneur de trancher.
Le Mali, sur ce plan, a des ressources humaines de qualité et il n’y aura aucune difficulté à trouver « l’oiseau rare ».
Une autre tâche compliquée sera celle de la désignation des 121 membres du conseil national de la transition.
Comment fixer les quotas des partis politiques, de la société civile et des militaires ?
En toute logique le dernier mot devrait revenir à la junte pour éviter la foire d’empoigne, une fois les propositions faites par les états-majors politiques et/ou les leaders des différentes formations et associations.
La questions des émoluments sera aussi une équation à résoudre. Quid du président de cette nouvelle institution ? Un vote pourrait départager d’éventuels candidats.
On le voit les concertations nationales ont été bien organisées dans l’ensemble et les travaux ont abouti à des conclusions qui peuvent être appréciées positivement.
La fausse note du M5 qui préconise une transition de 3 ans est à considérer comme un éclat de surenchère, sans lendemain.
La durée de 18 mois est jouable qu’elle soit multipliée par deux ne l’est pas. La CEDEAO ne peut pas l’accepter dans le contexte actuel.