Finalement le « week-end de discussion »qui devait permettre de trouver un accord pour le choix du leader de la transition et la mise sur pied du gouvernement va s’étaler…sur deux semaines. Une première étape va se jouer à partir de demain(samedi) qui permettra de valider les « termes de référence », ensuite les débats vont se poursuivre dans les différentes régions du pays et, avec la présence des représentants de la Diaspora.
Le curieux est que ces décisions viennent d’être rendues publiques seulement maintenant par la junte qui semble tâtonner, tout en tirant les ficelles. De facto, elle joue la montre au moment où le pays traverse une situation d’urgence sanitaire, diplomatique, économique et sécuritaire.
D’ailleurs c’est ce dernier aspect qui interpelle tout le monde ce jour, avec l’attaque qui a fauché 10 soldats maliens dans le centre du pays. Cette nouvelle tuerie (c’est bien le terme qui convient) confirme la mise en garde du ministre français de la défense, Françoise Parly qui exhortait la junte à agir rapidement pour une transition la plus courte possible car la situation actuelle favorise l’action des terroristes. Pourtant, tout laisse croire que les mutins se hâtent très lentement pour continuer à mener le jeu.
Ils ont déjà procédé à des nominations, organisé des visites et accordé des audiences. Sont-ils entrain de prendre goût au pouvoir, au point de vouloir faire traîner les choses jusqu’à rendre leur présence au sommet de l’Etat comme un fait acquis ? Les manœuvres auxquelles ils s’adonnent peuvent aussi être justifiées s’ils cherchent à éviter de prendre des décisions dans la précipitation.
Mais pourquoi continuer à retenir en détention certaines personnes comme le premier ministre ou le chef d’état -major général de l’Armé ? Le temps ne joue pas nécessairement en leur faveur, même si les partenaires européens ont déclaré qu’ils continuaient leur coopération avec le Mali.
La situation actuelle, avec les sanctions de la CEDEAO qui sont mises en œuvre, va bientôt révolter les citoyens. Le leader moral du M5 avait déjà annoncé que les militaires n’avaient pas carte blanche. Pour le moment les choses sont jours sous contrôle, mais il n’y a aucune garantie que cela perdure.