Le faiseur de coup d’Etat « récidiviste », Assimi Goita, a prêté serment en affirmant que « le Mali allait respecter tous ses engagements ».

Il a ajouté qu’il défendrait la République et les acquis démocratiques. Comment le croire, lui qui a déjà fait deux coups d’Etat et buvait du petit lait en se faisant « couronner président » ?

Faire tout ce qu’il a fait pour ne rester au pouvoir que 9 mois, la durée qui reste pour boucler la transition, comme s’y était engagé le Mali justementavec à sa tête Bah Ndaw et Moctar Ouane, sous la houlette de …Assimi Goita ?

Le chrono est en marche et on verra bien ce que fera effectivement le colonel-président qui a commencé avec des mesures populistes : la diminution des fonds secrets à la présidence. Un vernis trompe l’œil pour des militaires qui gardent la main sur les ministères de sécurité budgétivores.

De toutes les façons Goita a intérêt à respecter le délai de 9 mois, ne serait-ce que pour éviter des pressions plus fortes de la Communauté internationale, qui vont le rendre impopulaire dans son pays. Ce qui mettrait un terme à ses rêves de grandeur.

L’homme a un problème d’ego surdimensionné, mais se trompe sur la marge de manœuvre qu’il peut avoir à la tête d’un pays, sous tutelle, coupé en deux et où l’autorité de l’Etat ne s’exerce que sur une zone très réduite, autour de Bamako.

Avec la décision de la France de suspendre ses actions conjointes avec les militaires maliens, ces derniers ont peu de possibilités d’agir efficacement.

Et Paris, ne compte pas revenir sur sa décision ; ce qui reviendrait, si cela se faisait, à avaliser le « deuxième coup d’Etat » dénoncé par Macron.

L’Union africaine et la CEDEAO vont continuer à bannir le régime putschiste.

Goita est président ; mais ne sera accueilli à aucune réunion continentale ou sous-régionale.

Dans son exercice du pouvoir solitaire, il aura le temps de comprendre qu’il a intérêt à jouer le respect de la transition pour gagner ses galons de militaire démocrate, crédible et respecté, parce que repenti.

C’est la seule voie de salut pour lui qui est d’ores et déjà exclu de la course présidentielle de février 2022.

En effet, toutes les autorités de la transition ne sont pas autorisées à être candidats en 2022.

Quelle pirouette Goita va-t-il trouver pour  changer la donne, de manière à se faire accepter par les maliens et la Communauté internationale ?

En toute logique, on n’en voit aucune !

Il a donc le choix de sortir par la grande porte après 9 mois et de se mettre en réserve de la République.

En attendant une nouvelle crise pour essayer d’offrir ses services.

L’homme si pressé de devenir « président » aura -t-il cette patience,comme naguère Amadou Toumani Touré (ATT), dans un autre contexte ?

Rien n’est moins sûr !